Depuis quelques années, le monde scientifique tente de mettre au point une pilule contraceptive destinée aux hommes. Après plusieurs études, les chercheurs du College of Pharmacy de l’université du Minnesota ont fait un grand pas quant à la formulation chimique de ce cachet révolutionnaire. Ils ont présenté des résultats encourageants devant le congrès de l’Américan Chemical Society.
Même si la distribution et la commercialisation de la pilule contraceptive pour homme ne seront pas de sitôt, les recherches ont d’ores et déjà porté leur fruit. Ces études consistaient à introduire de la testostérone ou une autre hormone dans l’organisme afin de diminuer la production par la glande hypophyse des gonadostimulines FSH et LH. Cette intervention aboutirait à une interruption de l’émission de spermatozoïdes. En France, deux médecins hospitaliers sont les seuls aptes à prescrire ces injections expérimentales d’hormones. Homologuées par l’OMS, elles ont été testées pendant environ 30 ans sur 1 500 individus. Une sensible prise de poids et un taux de cholestérol élevé ont été constatés chez quelques sujets.
Les premiers pas
Les recherches avaient pour objectif principal de créer un composé soluble et performant n’ayant aucun impact négatif sur la libido. Ce contraceptif devrait entre autres pouvoir être prescrit durant des années avec une conséquence réversible sur la fertilité si le sujet veut avoir un enfant. Actuellement, des pilules contraceptives masculines sont expérimentées par l’industrie pharmaceutique, mais celles-ci présentent de gros désagréments. Si les unes intègrent des éléments insolubles non digestibles, d’autres génèrent des effets secondaires. Le Dr Gunda I. Georg, chercheur au College of Pharmacy, affirme que rares sont les personnes optant pour les injections journalières ou hebdomadaires tout au long de leur vie.
Les avancées
Ces spécialistes ont trouvé une explication aux effets de ces médicaments sur le corps. Ainsi, quelques changements ont permis de créer un produit soluble et de stabiliser les éléments expérimentaux pour agir sur le long terme. Toutefois, ces modifications ont baissé l’action de ce contraceptif sur les récepteurs de la fertilité.