L’autisme, ou trouble du développement humain, est un handicap qui touche près de 450 000 personnes en France. Ce 2 mai, le ministère de la Santé a annoncé les mesures du troisième plan Autisme (2014 – 2017). Avec un budget plus important, la ministre de la Santé espère combler le retard du système de prise en charge français. Les grandes lignes de ce plan concernent surtout le développement d’un dépistage précoce dès 18 mois et la mise en place d’une approche scolaire et comportementale.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, accompagnée de la ministre déléguée aux personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, a présenté en début de mois le troisième plan Autisme (2014-2017).
Le système de prise en charge français de ce handicap est jugé à la traine par la ministre de la Santé. Elle souhaite ainsi avant tout l’améliorer. Pour ce faire, le budget consacré au troisième plan d’Autisme sera plus important que par le passé. Il s’élève désormais à 205,5 millions d’euros, soit 18 millions de plus que celui de 2008-2010.
Un dépistage précoce
Une des mesures clef de ce plan est le dépistage précoce qui sera effectué dès les 18 mois pour le nourrisson. Avec un cas d’autisme pour 150 naissances, il est important de diagnostiquer au plus tôt ce handicap afin que la prise en charge soit le plus efficace possible.
Ainsi, donc, en 2015 pour sa refonte, le carnet de santé intégrera une grille de dépistage. De plus, le ministère de la Santé compte instaurer un réseau de dépistage au sein des régions.
Un accompagnement scolaire
La ministre de la Santé déplore un faible encadrement actuel où "moins d’une personne sur cinq bénéficiait d’un accompagnement adapté". Jusqu’alors, c’était une approche psychanalytique qui s’effectuait. Un dispositif dont la ministre reproche la tendance à l’isolation de l’enfant autiste.
Précisons qu'au sein des spécialistes règne une vive opposition entre une approche psychanalytique et éducative. La Haute autorité de la Santé préconisait plutôt une démarche éducative et comportementale, ce que soutient également ce plan. Pour éviter d’isoler l’enfant, il est nécessaire de l’accompagner dans sa vie scolaire.
Afin de favoriser au mieux cet accompagnement, le ministère de la Santé envisage d’adapter les structures existantes et de développer une formation de professionnels du secteur médical aux méthodes enseignantes.
Il est donc envisagé d’ouvrir une unité d’enseignement dans chaque académie. Cette classe en milieu ordinaire sera constituée d’un instituteur et d’une équipe médico-sociale et devrait voir le jour à la rentrée 2014.
Un accompagnement familial
En plus de ces mesures, le plan annonce l’ajout de 1500 places supplémentaires concernant les structures pour adultes. En ce qui concerne les jeunes enfants, une expérimentation en maternelle sera instaurée pour 700 enfants autistes. Pour les plus petits, 300 places supplémentaires ont été annoncés dans les SESSAD (services d’éducation spécialisée et soin à domicile)
La prise en charge du patient se passe aussi par l’accompagnement des familles. Pour cela, la ministre a décidé d’augmenter le nombre de places au sein des structures dites de "répit". Ces locaux reçoivent temporairement les enfants autistes permettant ainsi aux parents de souffler. Le nombre de places d’accueil était seulement de 40 places, 350 places supplémentaires s’y ajouteront dorénavant.
Sources : Lemonde ; France-Info ; I-télé et le Quotidien du médecin