En novembre dernier, le dictionnaire britannique Oxford a désigné la “post-vérité” ou “post-truth” en anglais comme mot de l’année. Cette expression désigne les circonstances dans lesquelles le mensonge influe plus que les faits objectifs sur l’opinion publique.
D’après l’Oxford Dictionnary, l’usage de ce mot a augmenté de 2 000% en un an, notamment dans le contexte du Brexit et de la présidentielle américaine. Le dictionnaire le désigne même comme le “pilier de la politique”.
Des mensonges de plus en plus gros
Au fil des années, le mensonge est devenu une arme redoutable en politique. En 2004, le journaliste Eric Altman avait utilisé le mot “post-truth” dans son livre “Quand le président ment” pour dévoiler les mensonges de Georges Bush sur le 11 septembre. Récemment, Katharine Viner, rédactrice en chef du Guardian, a sévèrement critiqué la propension des politiques à modeler l’opinion publique sur la base de fausses informations. D’après elle, ils n’hésitent pas à reconnaître leurs mensonges comme si la vérité n’avait plus aucune importance. Elle a notamment évoqué les “fausses frasques sexuelles” de l’ancien Premier ministre britannique David Cameron et les allégations de Donald Trump sur la naissance de Barack Obama. Elle a aussi mentionné le mensonge de Boris Johnson sur les 350 millions de livres versées chaque semaine par le Royaume-Uni à l’Union européenne. L’objectif de ces déclarations est de toucher l’émotion du public ; force est de constater que dans la majorité des cas, le mensonge l’emporte sur la vérité.
Les réseaux sociaux pointés du doigt
Sévèrement critiqués pour leur “rôle” dans l’élection de Donald Trump, les réseaux sociaux sont tenus pour responsables de la propagation de fausses informations. D’après le New York Times, le relativisme des sources sur Internet, et plus particulièrement sur les réseaux sociaux, favorise la propagation des rumeurs et des ragots induisant en erreur le grand public. Interviewé par la BBC, Sundar Pichai, patron de Google, avait reconnu les erreurs du géant américain, qui n’a pas su prendre les bonnes décisions malgré les alertes sur de fausses informations. Désormais, Google et Facebook ont décidé de couper les vivres aux sites répandant des informations douteuses en leur bloquant l’accès aux revenus publicitaires.