Une chose est sûre, le bacon est partout aux États-Unis : pansement-bacon, tatouage-bacon, glace au bacon, cocktail au bacon… difficile d'ignorer les célèbres tranches de lard fumé. Mais au fait, ce culte est-il vraiment légitime, et le bacon apporte-t-il vraiment un meilleur goût aux aliments qu'il accompagne ?
Comme le met en évidence le site internet NPR, le bacon tient de l'obsession culturelle aux États-Unis. Il faut dire qu'on retrouve les fameuses tranches de lard salé un peu partout outre-Atlantique : en guise de pansement, de tatouage, de glace, de cocktails infusés voire même en tant que déguisement pour les bébés à Halloween. Mais le bacon est-il pour autant l'ingrédient miracle que tout le monde vante ?
Dans le cas des recettes en ligne du moins, il se pourrait bien que oui : le site Wired.com a réalisé un ambitieux projet d'exploration de données (on parle de data-mining) au sujet des préférences alimentaires, en partenariat avec le site de cuisine FoodNetwork.com. Pour ce faire, pas moins de 49 733 recettes et 906 539 commentaires ont été analysés via une méthodologie implacable.
Résultat : la conclusion ne laisse pas de doute quant à la vertu du bacon, puisque les recettes en comprenant sont nettement mieux notées que celles où il n'y en a pas. Le phénomène est valable pour tous les genres de plats, à l'exception des pâtes (chose étrange) et des desserts (logique). Bref, conclue avec emballement Wired, "les mathématiques montrent que le bacon est un ingrédient miracle".
L'engouement pour le bacon au crible de la science
Incrédule face à ces résultats, NPR a demandé à Lada Adamic, une informaticienne renommée issue de l'université du Michigan, de vérifier les résultats obtenus. Pour cela, elle a mis au point un algorithme capable de prédire le succès d'une recette, en s'appuyant simplement sur la liste de ses ingrédients. Or, même en se fondant sur un site de recettes différent de celui étudié par Wired, l'informaticienne est parvenue à un résultat identique.
Ainsi, l'hypothèse reste donc plausible, en partant du principe néanmoins que l'étude s'appuie uniquement sur des notes subjectives de recettes et non sur une impression directe de la saveur du bacon.
Pour autant, selon la scientifique, il est fallacieux d'affirmer que le bacon est un ingrédient miracle car ce dernier sert davantage de variable d'ajustement. Pourquoi ? Parce que sa saveur additionnelle n'est pas non plus ébouriffante, en tout cas sur le plan mathématique. Par exemple, la feta, le cream cheese, les fraises ou encore l'avocat sont capables de provoquer le même effet statistique.