Saviez-vous que le fait d'être l'aîné, l'enfant du milieu ou le dernier de la famille était un des principaux facteurs régissant vos comportements et habitudes au quotidien ? C'est en tout cas ce que met en évidence le docteur Gail Gross, spécialiste de l'éducation et du comportement.
Afin de prouver l'importance du phénomène, Gail Gross propose trois scénarios censés correspondre ou du moins s'approcher du caractère de chacun en fonction de sa position dans l'ordre de naissance. Pour ce faire, elle prend l'exemple d'un départ en vacances en famille entre frères et sœurs adultes, et invite chacun à choisir le scénario le plus voisin de sa personnalité.
> Le premier scénario raconte comment l'un des trois frères et sœurs prépare le voyage depuis des semaines, réservant les chambres d'hôtels et restaurants, vérifiant l'huile de moteur de la voiture, faisant le plein d'essence et traçant même sur une carte le chemin à parcourir ainsi que les différentes haltes.
> Le second décrit comment un ou une autre aura plutôt tendance dans ce type de situation à courir partout le matin du départ en tentant vainement de réunir ses affaires, tout en finissant par jeter au hasard quelques vêtements et surtout des choses à grignoter au dernier moment. Si par hasard, cette même personne est chargée de conduire, alors celle-ci espère dénicher une station service sur la route pour combler le réservoir à moitié rempli.
> Enfin, le troisième décrit une personne voyant les voyages en famille comme une aventure et n'ayant rien prévu à l'avance, à l'exception de quelques anecdotes amusantes pour divertir tout le monde sur le chemin et une fois arrivé à bon port. Celle-ci se fait par ailleurs un plaisir de grignoter les bonbons et autres gâteaux dans emportés par ses frères et sœurs dans la voiture. Et qu'importe si elle n'a pas pris d'imperméable pour le voyage, elle s'en procurera un tout neuf en arrivant sur place.
Vous vous retrouvez dans le premier scénario, vous êtes probablement l'aîné.
Vous correspondez au second, vous êtes certainement l'enfant du milieu.
Le troisième vous parle, il y a des chances pour que vous soyez le petit dernier, soit le bébé de la famille.
L'ordre de naissance touche la personnalité
Vous l'ignoriez peut-être, mais un certain nombre de chercheurs considèrent l'ordre de naissance comme un facteur aussi décisif que le genre et presque autant que la génétique. Pour Gail Gross, deux enfants d'une même famille n'ont pas les mêmes parents. Pour quelle raison ? Tout simplement parce que les parents ne se comportent pas de la même façon avec l'un ou l'autre – quoi qu'ils fassent –, et parce que les enfants ne sont pas identiques. Ainsi, pour la chercheuse, si l'un des frères et sœurs est l'enfant chouchouté, alors le rôle du frère ou de la sœur sera différent au sein du foyer, occupant pourquoi pas la place du petit génie.
Des parents différents en fonction de chaque enfant
Souvenez-vous : votre premier enfant était sans doute celui que vous observiez dans son berceau pour s'assurer qu'il respire correctement, celui que vous avez nourri au sein, celui dont les biberons étaient stérilisés, celui que vous teniez constamment dans vos bras. Comme le met en évidence Gail Gross, cet enfant est le seul de la fratrie à avoir eu ses parents pour lui tout seul, alors que les autres ont été soumis au partage.
Or, pour la spécialiste, au fond, le premier bébé entrant dans une famille d'adultes fait la fierté de ses parents, qui scrutent l'ensemble de ses progrès et redoutent le moindre bobo. Le second, pour sa part, est dans la plupart des cas dominé par le premier, l'aîné, en général plus sage et plus expérimenté. En outre, les parents sont souvent exténués et gèrent moins l'arrivée du second au millimètre. C'est que ces derniers savent désormais que leur nouveau né n'est pas en sucre et peuvent se permettre d'être plus coulant, aussi bien en termes de discipline que de vigilance.
Une personnalité différente selon l'ordre de naissance
Alors que le premier est paramétré pour exceller et réussir, le second est souvent élevé dans l'optique de se montrer compréhensif et conciliateur, tandis que le troisième fait tout pour attirer l'attention. Pour cette raison, explique Gail Gross, l'ordre de naissance est primordiale dans la mise en place de la personnalité.
> L'aîné, ce petit génie
Il y a des chances pour que l'aîné ait davantage de points communs avec d'autres aînés de la famille qu'avec ses frères et sœurs. En quelque sorte, sous l'influence et le contrôle de ses parents, le premier fait montre d'une fiabilité et d'une responsabilité à toute épreuve, toujours à faire attention à tout, comme la version miniature de ses propres parents.
Vous êtes le premier ? Alors selon Gail Gross, vous êtes une personne très douée cherchant à tout prix l'approbation. Consciemment ou pas, vous avez tendance à dominer et votre perfectionnisme ôte en général tout l'oxygène de la pièce. En jouant le rôle de mini-parent, vous tentez par ailleurs de dominer vos frères et sœurs. L'ennui, c'est qu'après l'arrivée du second bébé, vous éprouvez un vif sentiment d'abandon. Après avoir perdu votre place sur le trône de la famille, vous perdez également l'attention qui vous était jusqu'alors réservée pour la partager avec le ou la nouvelle venue.
> Le second, le pacificateur
En dépit de son important esprit de compétition, le second est souvent particulièrement coopératif, flexible et compréhensif. Cet enfant du milieu, en tant que tel, va chercher à trouver l'attention manquante dans sa famille auprès d'un cercle d'amis proches. Même si le second atteint la maturité en général tardivement, il se retrouve néanmoins dans des postes de pouvoir où il peut utiliser ses facultés de négociation et ainsi obtenir l'attention tant recherchée.
À noter, comme le souligne Gail Gross, que le trait de personnalité définissant l'enfant de milieu ne correspond jamais à celui de l'aîné et du petit dernier. De fait, le second ne brille jamais dans le même domaine.
> Le petit dernier : le fêtard
Souvent trop confiants dans l'attention qu'ils donnent, se référant à leur expérience passée avec leurs deux premiers enfants, les parents se montrent bien souvent plus indulgents avec leur troisième bébé et ne suivent pas toujours ses faits et gestes – chose qu'ils faisaient pourtant précédemment. Dans la plupart des cas, le bébé de la famille doit donc apprendre à séduire la foule en jouant à grande force de sympathie et de charme.
Compte tenu du surplus de libertés permis par les parents par rapport à ses frères et sœurs au même âge, le troisième fait montre d'une certaine indépendance. À noter que le petit dernier a d'autre part, d'après Gail Gross, de nombreux points communs avec son aîné.
Enfin, le plus jeune est celui se tournant plus volontiers vers le monde du spectacle, en devenant acteur, comédien, écrivain ou encore réalisateur. Pourquoi ? Parce que les parents ayant fait preuve de davantage d'indulgence, celui-ci, avide de liberté, se tourne vers un style de vie créatif. N'ayant pas eu l'occasion, en tant que dernier de la famille, d'avoir beaucoup de responsabilités, le troisième ne trouvent pas les postes à responsabilité attirants.
> L'enfant unique, ce loup solitaire
L'enfant unique a grandi entouré d'adultes et se montre plus habile à l'oral et souvent plus mature que les autres. Mais hormis une intelligence marquée, celui-ci est en fait très proche de l'aîné et du petit dernier. Compte tenu du temps passé seul, l'enfant unique est ainsi ingénieux, créatif, indépendant et confiant.
Les parents doivent nécessairement comprendre la personnalité particulière de leur enfant
Pour Gail Gross, il est impératif pour les parents de bien connaître les particularités de leurs enfants. Pourquoi ? Parce que cela va permettre de leur dessiner un cadre de vie positif, sain, adapté à leur comportement et leur permettant de mettre à profit leur potentiel. Bref, leur construire un espace sur mesure pour les accompagner dans leur cheminement individuel.
Sources : EducationNewsWeekly, Dr Gail Gross, HuffPost