Ce n'est un secret pour personne : pour dénicher un billet de train ou d'avion au meilleur prix, il est avant toute chose préférable de s'y prendre à l'avance. Il n'empêche que certains internautes ont parfois la mauvaise surprise de voir le prix du billet qu'ils convoitaient décoller d'une minute à l'autre. Ce phénomène n'est ni un bug ni un mauvais sort mais une conséquence de ce que l'on appelle le "yield management". Explications.
Simon, un internaute, vient d'allumer son ordinateur et se rend sur le site internet Voyages-sncf.com pour acheter un billet de train. Mais suite à une défaillance de sa machine, il est contraint de la redémarrer et de recommencer sa recherche depuis le début. Problème : après avoir de nouveau sélectionné le train identifié quelques minutes plus tôt en insérant les mêmes données, Simon s'aperçoit avec étonnement que le prix a augmenté de 10 %. Ce phénomène n'est pas isolé puisque de nombreux internautes relatent notamment des faits similaires concernant des billets d'avion ou des chambres d'hôtel. Dans tous les cas, point de magie noire mais la mise en œuvre d'un système de gestion induisant une optimisation de la recette tarifaire appelé "yield management". Qu'en est-il exactement ?
La logique du "yield management" est enfantine : plus un train, un avion ou un hôtel se remplit, plus son prix augmente. Ainsi, le tarif d'un billet de train Paris-Marseille, fixé à 88 euros par l'État, pourra être proposé, quelques mois avant le départ, à 25 euros pour quelques places seulement. Mais dès que ces dernières ont trouvé preneur, la SNCF monte aussitôt ses tarifs en proposant un billet à partir de 57 euros ("tarif loisir"), soit 35 % de moins que le plein tarif. Cependant, plus la date de départ du train approche, plus celui-ci se renchérit. D'ailleurs, comme le stipule la SNCF sur son site, les derniers sièges sont les plus chers.
Des tarifs qui varient en fonction du taux de remplissage
Autrement dit, si le billet de train que convoitait Simon a augmenté pendant qu'il redémarrait son ordinateur, c'est donc que d'autres voyageurs ont effectué des réservations durant ce laps de temps. Conséquence : un échelon tarifaire a été franchi. Ce qui est d'autant plus probable si l'horaire souhaité est très demandé – comme un vendredi soir par exemple. Toutefois, sur les trains moins prisés, la SNCF met parfois en vente des places "discount" de façon à s'assurer un bon remplissage. Sur certains trajets Paris-Marseille, des billets "Prem's" restent ainsi mis en vente jusqu'au dernier moment.
Conclusion, le "yield management" permet souvent d'expliquer que deux voyageurs, en sus des déductions relatives à leurs éventuelles cartes de réduction, payent rarement leur billet au même prix. Cette technique de gestion avait d'abord fait son apparition dans le domaine de l'aérien. Sans compter la première classe, pas moins de vingt catégories économiques et six business avaient été mises en place dans certains vols Air France. La stratégie des experts de la compagnie était alors d'anticiper la demande en observant le remplissage des vols. Objectif : limiter le nombre de places peu chères dès que la demande décolle.
49 à 450 euros pour un vol Paris-Madrid
À noter que les experts d'Air France se basent entre autres à l'historique des vols précédents, aux évènements ou encore à la météo du week-end (enneigement des pistes de ski, etc.). Résultat : le prix d'un même vol Paris-Madrid peut passer de 49 à 450 euros, selon la date à laquelle il est réservé. Il faut donc s'y prendre le plus tôt possible pour effectuer une réservation, notamment trois mois à l'avance pour la SNCF. Et si vous ne pouvez finalement pas prendre le vol ou le train que vous aviez réservé, et que ce dernier n'est ni échangeable ni remboursable, sachez que vous pouvez toujours tenter de trouver un preneur sur un site internet comme Zepass, Trocdestrains ou encore Kelbillet.
Sources : themavision, Le Monde, Capital