Une équipe de chercheurs néerlandais a publié lundi dernier, le 4 février, une étude montrant qu'il est possible de calculer le niveau de pluviométrie (la quantité de pluie) en utilisant les perturbations engendrées par ce phénomène météo sur le réseau de téléphonie mobile. L'étude est parue dans la revue Proceeding of the National Academy of Sciences.
Le principe sur lequel repose cette nouvelle méthode de surveillance est simple : la pluie absorbe et disperse une partie du signal relayé par les antennes relais. En mesurant cette perte de signal, les scientifiques ont découvert qu'ils arrivaient à déterminer le niveau de précipitations localement. Si le principe de cette innovation a été découvert en 2006, ce n'est que maintenant qu'une application à ce phénomène a été développée. Pour cela, les scientifiques ont compilé des relevés de l'activité de ces antennes, qu'ils ont comparés aux relevés pluviométriques obtenus par la méthode traditionnelle. Le résultat est sans appel : les mesures obtenues par les deux méthodes donnent des niveaux de précipitations similaires.
L'intérêt de cette découverte pourrait s'avérer crucial pour des zones peu ou pas équipées de pluviomètres, qui permettent de mesurer le niveau de précipitations sur une longue période, afin d'améliorer la gestion des ressources naturelles en eau. Dans des régions pauvres, ces appareils de mesure qui coûtent cher à installer et à entretenir sont en quantité trop limitée pour permettre une bonne utilisation de leurs fonctions.
A contrario, les réseaux de téléphonie mobile couvrent une grande partie du globe, et il n'y a qu'un type de technologie existant pour ces antennes relais. Cela permettrait un partage absolu de l'algorithme qui permet de transformer les données brutes en relevés pluviométriques, à condition que les opérateurs acceptent de partager celles-ci, qui sont leur propriété. Reste donc à les convaincre d'œuvrer pour le bien commun, si possible sans chercher à en tirer un profit supplémentaire.