Chaque semaine, environ 3,6 % des salariés sont absents de leur travail au moins une journée pour raison de santé. Principale cause de cet absentéisme : les conditions de travail.
D'après l'étude de la Direction de l'animation et de la recherche, des études et des statistiques (DARES), menée de 2003 à 2011 et publiée mardi, près de 680 000 personnes sont absentes de leur emploi au moins une journée pour des raisons de santé, chaque semaine. Pour mener à bien son enquête, la DARES s'est appuyée sur la nature du contrat de travail, l'âge et le sexe, la catégorie socioprofessionnelle ou encore le secteur d'activité. Résultat, ce phénomène s'explique surtout par l'exposition des salariés à des contraintes physiques et psychosociales.
Ainsi, l'absentéisme atteint 5,5 % chez les employés exposés à au moins trois contraintes physiques, comme l'exposition aux poussières, aux produits dangereux, au bruit et vibrations ou encore au port de charges importantes. Ce pourcentage tombe toutefois à 2,5 % lorsque les salariés ne sont pas soumis à ce type de contrainte. À l'inverse, il peut monter jusqu'à 7,5 % en cas de contraintes psychosociales. Ces dernières concernent notamment les employés amenés à effectuer leur travail dans l'urgence, ceux exposés à des agressions physiques ou verbales ou encore au harcèlement.
Plus d'absences recensées chez les ouvriers que chez les cadres
Compte tenu du fait que les catégories sociales dans le bas de la hiérarchie sont plus soumises aux contraintes, le taux d'absentéisme des ouvriers atteint 4,5 %, contre 1,6 % chez les cadres. En outre, la présence au travail varie considérablement en fonction de la stabilité de l'emploi. Chez les salariés en CDI depuis plus d'un an, l'absentéisme se situe ainsi au dessus de la moyenne (3,7 %), tout comme celui des fonctionnaires (3,9 %). En revanche, le pourcentage tombe à 2,6 % pour les contrats précaires (CDD et intérim), toutes catégories professionnelles confondues.
À noter que l'âge est un facteur important : la tranche la plus exposée est celle des 55-59 ans, avec 5,4 %. Mais les absences diminuent après 60 ans (4,7 %) – notamment parce que les ouvriers dont la santé est la plus dégradée ont déjà quitté le marché du travail. S'agissant du genre, les femmes sont plus souvent absentes (4,1 %) que les hommes (3,1 %). Enfin, les différences sont très nettes d'un département à un autre puisque le taux d'absentéisme n'est que de 1,62 % à Paris, contre 5,31 % dans les Hautes-Alpes. Des disparités qui s'expliquent toutefois largement par la variabilité des "caractéristiques de la main d'œuvre", d'après la DARES.
Sources : Dares, LeMonde, Lci