Sans pour autant condamner votre couple, les trajets domicile-travail auraient pour conséquence de le fragiliser, sur le long terme. Ce phénomène a été récemment relevé à travers une étude par la chercheuse suédoise Erika Sandow.
Début 2013, une étude soulignait que les trajets pendulaires induisent entre autres une baisse des interactions sociales et une recrudescence des problèmes de sommeil. Pire : ceux excédant les 45 minutes auraient même des incidences potentiellement néfastes sur la santé. Mais outre les risques pour la santé, la suédoise Erika Sandow, dans un article de The Atlantic, vient de mettre en évidence que les effets nuisibles sont également valables pour le couple.
Pour en arriver à une telle hypothèse, cette chercheuse de l'université d'Umeå en Suède a suivi les trajectoires de millions de Suédois entre 1995 et 2005. Après plusieurs années à avoir analysé les données quantitatives relevées, elle s'est aperçue que le risque de séparation était 40 % supérieur chez les couples dont les membres sont contraints d'effectuer un trajet domicile-travail de plus de 45 minutes.
Pas de quoi s'alarmer pour autant, toujours selon Sandow, puisque la science des trajets pendulaires est très variable. Ainsi, le risque de rupture est quasiment identique aux autres couples lorsque le trajet est réalisé depuis au moins 5 ans. Toutefois, la première année serait particulièrement dangereuse pour l'équilibre du couple. Inutile, donc, de songer à annuler votre crédit et à divorcer tout de suite – car tout devrait rapidement finir par s'arranger.
Un trajet moins risqué lorsqu'il est assumé par la femme
Comme le souligne Erika Sandow, le poids du trajet domicile-travail serait nettement moins hasardeux pour le couple quand il est supporté par la femme. D'après l'étude de la chercheuse, les femmes avaient en effet 8 % de probabilité en moins de voir leur couple rompre au cours de l'observation.
Reste qu'en dépit des risques que font encourir les longues distances, ces dernières peuvent aussi dans certains cas se révéler bénéfiques en termes de salaire et d'opportunités de carrière. Un effet positif qui n'est néanmoins valable que chez les hommes, les femmes privilégiant souvent un travail moins qualifié et plus proche de la maison pour s'occuper des enfants, les amener à l'école et à leurs activités du mercredi.
En conclusion, et c'était l'objectif principal de Sandow, il serait prochainement nécessaire que les décideurs politiques et économiques prennent en compte les coûts sociaux (augmentation du divorce et de la mortalité, notamment) relatifs aux longs trajets pour penser à l'accroissement et l'expansion des bassins d'emploi régionaux, en Suède et partout ailleurs.
Sources : The Atlantic, Slate, Pratique.fr