Au milieu des tumultes concernant la loi El Khomri, le Premier ministre présentait à Matignon à huit organisations lycéennes et étudiantes son plan pour favoriser l’insertion des jeunes sur le marché du travail.
Les mesures présentées
L’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), le Syndicat Général des Lycéens (SGL), la Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne (FIDL) ou encore l’Union Nationale Lycéenne (UNL), entre autres, étaient présentes le 11 avril pour s’informer sur les nouvelles mesures présentées par Manuel Valls. Voici les principales.
- Les taxes sur les CDD devraient être augmentées pour favoriser l’embauche en CDI. Autrefois optionnelle, cette taxation sera désormais obligatoire. Elle devrait se faire via les contributions patronales à l’assurance chômage.
- Les bourses accordées aux jeunes d’origines modestes après l’obtention de leur diplôme devraient être prolongées de 4 mois. Cette Aide à la Recherche d’un Premier Emploi (ARPE) affecterait, selon Matignon, 126 000 jeunes pour un montant d’environ 130 millions d’euros par an. Elle serait effective dès septembre 2016 et serait donc versée jusqu’à décembre 2016.
- Une hausse de 2000 places par an en BTS est également prévue, pendant 5 ans.
- Un quota de places en Institut Universitaire de Technologie serait réservé aux bacheliers des filières technologiques, trop souvent mis en retrait au profit des filières générales.
- La garantie locative, qui permet aux jeunes de bénéficier d’un logement plus simplement, pourrait être étendue.
- Les apprentis verraient également une amélioration concernant leurs droits et rémunérations. L’augmentation des minima salariaux légaux des jeunes de 16 à 20 ans serait, à partir du 1er janvier 2017, prise en charge par l’Etat qui prévoit pour ce faire une enveloppe de 80 millions d’euros.
Les réactions
Ce plan, qui prévoit au total un budget de 400 à 500 millions d’euros, a recueilli des avis divers. Le bonheur des uns fait le malheur des autres. En effet, si l’UNEF se dit « satisfaite » de ces réformes, les patrons, eux, font la moue. La Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME) dénonce particulièrement l’augmentation de la taxe sur les CDD. Rejoint par le Medef puis par François Fillon, candidat à la primaire de droite, ils dénoncent l’usage de la sanction financière, peu efficace selon eux.
Quel est l’impact sur la mobilisation contre la loi travail ?
Les syndicats étudiants et lycéens, malgré cette avancée, comptent rester mobilisés contre cette loi. Cependant, avec l’arrivée de la période des examens et des vacances, les mobilisations se feront davantage de façon locale comme l’explique William Martinet, président de l’UNEF. L’appel du 28 avril à manifester, lui, semble être maintenu.