Près d'un an après la polémique des prothèses PIP, les chirurgiens se veulent rassurants concernant les risques de cancer. Deux études françaises viennent de mettre en avant l'absence d'effet toxique de ces prothèses, mais soulignent un taux de rupture important.
Deux études françaises ont été dernièrement présentées au congrès de Société Française de sénologie et de pathologie mammaire (SFSPM), à la Défense. Parmi celles-ci, l'Institut du sein à Paris a procédé à l'analyse de 770 prothèses mammaires implantées entre 2000 et 2009. Résultat : si 374 prothèses ont été récemment retirées, aucun cas de cancer n'a été constaté chez les femmes opérées pour des raisons esthétiques. Néanmoins, l'étude fait ressortir un taux de rupture de 13 % après quatre ans, soit un pourcentage quatre fois plus élevé en comparaison à un autre type de prothèse. Plus alarmant encore : deux études internationales (britannique et hollandaise) ont recensé des taux de rupture de 20 à 35 % dix ans après l'implantation.
À l'issue de la seconde étude, établie sur 1097 prélèvements par le médecin anatomo-pathologiste Elizabeth Russ, un cas de cancer a été relevé chez une patiente ayant été implanté dans le cadre d'une reconstruction après tumeur. Et hormis quelques réactions de siliconome, aucun des prélèvements ne comportaient d'irrégularités inflammatoires.
À ce jour, selon l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), 9 361 Françaises ont choisi de se faire retirer leur prothèse par mesure de sécurité sur les 30 000 à porter une modèle de prothèse PIP. Parmi elles, 3000 ruptures ont été dénombrées, mais aussi – à l'inverse des récentes études – quelques réactions inflammatoires confirmées par les chirurgiens. Beaucoup plus présent sur les prothèses PIP, ce phénomène indésirable intervient "de manière fréquente et précoce", explique l'agence. Des observations qui légitiment, d'après l'ANSM, le maintien de la politique d'explantation préventive en place depuis décembre 2011.