Le jardinage et l’élevage se modernisent. Ces activités, également possibles en milieu urbain, deviennent de plus en plus simples à pratiquer. Parmi les dernières nouveautés dans ce domaine, l’aquaponie commence à se faire une place. Ce mode de culture moderne associe l’élevage de poissons et la culture des végétaux hors-sol grâce à un système autosuffisant. Au rythme auquel se dégrade l’environnement, l’aquaponie pourrait vite s’imposer comme une solution durable.
Élever des poissons dans un bac est une activité assez gourmande en eau. Pour assurer un bon rendement, l’eau du bassin, régulièrement pollué par la défécation des poissons, doit être fréquemment changée. D’un autre côté, grâce à leurs racines, les plantes peuvent nettoyer l’eau avec l’assistance de certaines bactéries. Une solution autonome et économique, basée sur une interdépendance entre ces deux cultures, a ainsi été mise en place sous le nom d’aquaponie. Décryptage.
L’aquaponie : définition
Pour éviter le gaspillage d’eau à l’heure où l’état environnemental est critique, l’aquaponie constitue une solution des plus intéressantes. Ce mot est né de la contraction de “aquaculture” et “hydroponie”, la culture sans terre. Concrètement, l’ouvrage Aquaponic Gardening Community, sorti en 2010, le définit comme “la culture de poissons et de plantes ensemble dans un écosystème construit en circuit fermé, en utilisant des cycles bactériens naturels pour transformer les déchets des poissons en nutriments pour les plantes”. Ainsi, l’aquaponie est fondée sur la symbiose entre les poissons, les végétaux et les bactéries. En plus d’être interdépendants dans le circuit naturel, ces différents protagonistes se soutiennent.
Principes de fonctionnement
Pour fonctionner, le système de l’aquaponie doit être constitué d’un bassin contenant de l’eau et des poissons, et d’un bac de culture qui accueille les végétaux dans un substrat composé de cailloux et d’argile. Les deux sont liés entre eux et forment une boucle. Lorsque les poissons sont nourris, leur déjection pollue l’eau à cause de l’ammoniaque. Pour être nettoyée, cette dernière est pompée par un tuyau qui la conduit vers le bac de culture. Des bactéries présentes dans le substrat (Nitrosomonas) transforment l’ammonium dans l’eau en nitrite, qui devient ensuite du nitrate sous l’action des Nitrobacters. Le nitrate tel quel est alors assimilé par les plantes pour leur croissance tandis que l’eau, débarrassée de ses impuretés, est reconduite vers le bassin par un autre tuyau. Pendant ce temps, la pollution de l’eau du robinet continue à s’aggraver.
Les avantages de l’aquaponie
Cet écosystème présente de nombreux avantages. En effet, cette méthode de culture est une façon d’économiser l’eau et évite tout gaspillage inutile. Il s’agit également d’un parfait exemple de recyclage naturel, transformant des déchets chimiques en ressource indispensable pour les plantes. En outre, ce système ne prend pas beaucoup de temps et ne requiert ni désherbage ni arrosage. Par ailleurs, il affranchit de l’usage de fertilisants chimiques et de pesticides, tous deux nocifs. Enfin, l’aquaponie s’avère très productive, tant pour les végétaux (des légumes tels que la salade, les cressons et des plantes aromatiques) que pour les poissons (carpe, tilapia, black-bass). Il crée une autonomie et une indépendance alimentaires.