Il y a 20 ans naissait Dolly la brebis, le premier mammifère cloné, faisant la une des journaux du monde entier. Où en est-on aujourd’hui des techniques de clonage ? Alors que l'opinion reste toujours partagée entre fascination et inquiétude, faisons un petit tour au pays des clones !
Comment nait un clone ?
Un clone est par définition un organisme ou un individu génétiquement identique à un autre.
Dans le monde végétal, il existe des clones naturels comme les plantes qui se reproduisent de manière asexuée par multiplication végétative. Les boutures ou les greffes sont une manière de pratiquer le clonage végétal.
Chez l’Homme, les vrais jumeaux monozygotes sont aussi des clones naturels. Ils proviennent du même œuf fécondé et possèdent le même patrimoine génétique.
Le clonage artificiel est une technique de reproduction en laboratoire de gènes, cellules ou organismes, à partir d'une même cellule, sans fécondation.
On distingue 2 sortes de clonages, le clonage reproductif, qui consiste à reproduire un être vivant, et le clonage thérapeutique visant à produire des cellules à des fins médicales.
Le clonage reproductif
Le clonage reproductif se fait selon plusieurs techniques : scission d’embryon, séparation des cellules d’un jeune embryon, transfert du noyau d’une cellule embryonnaire ou d’une cellule adulte
Le clonage grâce au transfert du noyau d'une cellule adulte dans un ovule non fécondé est la technique qui fût employée pour créer la brebis Dolly en 1996.
Depuis le décès de Dolly en 2003 dû à un vieillissement prématuré, 13 autres brebis ont été clonées à partir de son patrimoine génétique... et se portent bien selon un rapport publié par l’Université de Nottingham ! Et quelques 20 espèces différentes d'animaux ont été clonées avec succès par des scientifiques : moutons, vaches, porcs, souris…
Mais le clonage reste une technique couteuse et difficile avec un taux de réussite de 5% à 15% seulement et une mortalité postnatale élevée.
Le clonage thérapeutique
Le clonage thérapeutique consiste quant à lui à cloner des cellules d'un patient. Par la suite, on utilise celles de l'embryon résultant afin de recréer des cellules, tissus ou organes qui permettront de soigner ce même patient. Son objectif est donc de guérir des maladies incurables (Alzheimer, Parkinson…).
Mais les craintes éthiques sur dérive possible du clonage thérapeutique ont freiné les recherches. Peu de pays permettent la destruction d’embryons nécessaires au clonage thérapeutique.
Cependant, celui-ci a ouvert la voie à d’autres applications médicales, comme la technique des cellules IPS (cellules souches pluripotentes induites).
Contrairement aux cellules souches embryonnaires, celles-ci sont créées à partir de cellules adultes du patient et reprogrammées par manipulation génétique.
Et la bioéthique dans tous cela ?
Le parlement européen a interdit en 2015 le clonage d’animaux à des fins d’élevage et d’alimentation dans l’Union européenne mais aussi l’importation de leurs descendants et produits qui en sont issus (viande, lait, matériel reproducteur, etc.).
Les États-Unis, l’Argentine, le Canada, le Brésil, l’Australie et la Chine pratiquent le clonage à des fins agricoles. Au USA, la Food and Drug Administration (FDA) a autorisé en 2008 la vente de produits provenant d’animaux clonés ou de leur progéniture. La Chine ambitionne de construire cette année le plus grand centre de clonage commercial d'animaux au monde.
Enfin, si tous les pays condamnent le clonage humain, les positions sur le clonage thérapeutique sont variables, même au sein de l'Europe. En France, la loi de 2004 interdit le clonage thérapeutique. Interdit également en Allemagne, il est en revanche légal en Angleterre et en Belgique.
Sources : sciencesetavenir.fr ; clonage.u-psud.fr