Les parents ont-ils une image différente de leur enfant d'un pays à l'autre ? La réponse est oui, d'après une étude réalisée par deux chercheurs américains.
Selon une enquête menée par deux scientifiques de l'école des études familiales de l'Université du Connecticut, résumée sous forme d'infographies sur le site internet The Atlantic, les Américains considèrent que leurs enfants sont très intelligents. De leur côté, les parents européens estiment que leurs enfants sont faciles à gérer et équilibrés.
En Australie et en Suède, quand les parents sont interrogés sur la façon dont ils voient leur descendance, le mot le plus prononcé par ces derniers est "bonheur". De même, en Italie, l'adjectif "simpatico" – qui suggère une aptitude hors du commun quand il s'agit de s'adapter socialement et émotionnellement – est très souvent accolé aux plus jeunes.
Comment expliquer de telles différences d'un pays à l'autre ? Bien souvent – et il s'agit d'un cercle vicieux – les parents cherchent à identifier des qualités précises chez leur enfant. Tant et si bien qu'ils oublient aussitôt de mettre en évidence les autres.
Quid de la place de l'enfant dans la famille
Second versant de l'étude, s'appuyant essentiellement sur les familles néerlandaises et américaines : la place de l'enfant dans la famille. Alors que les parents américains préfèrent passer du temps individuellement avec chaque enfant, les Néerlandais choisissent quant à eux de consacrer des moments où tous leurs enfants sont réunis.
À noter que le repos des enfants est l'une des principales divergences entre les parents des deux pays. Ainsi, les Américains paraissent relativement dépassés par la gestion du sommeil en comparaison des Néerlandais. Pour parents américains, il est en effet important de planifier sans négociation possible des temps de repos permettant aux enfants de dormir plus, à l'inverse des Néerlandais.
Des codes culturels qui varient d'un pays à l'autre
Résultat : les enfants américains seraient, en conséquence, plus agités durant l'éveil que les enfants néerlandais, plus calmes. Évidemment, comme le notent les chercheurs à l'origine de l'étude, ces variations en termes d'habitude s'expliquent dans la mesure où les valeurs et les codes culturels partagés diffèrent, d'un pays à un autre.
Autrement dit, chaque pays considère le comportement de ses enfants en fonction de son prisme culturel. Ce qui permet d'expliquer pourquoi un enfant posant beaucoup de questions est perçu comme un enfant en plein éveil aux États-Unis alors que cette habitude sera vue comme un signe de dépendance (et donc mal considérée) aux Pays-Bas.
Conclusion : l'étude de l'école des études familiales de l'Université du Connecticut éclaire habilement sur les différences culturelles et plus spécifiquement sur la manière de considérer les enfants. De quoi, peut-être, expliquer pourquoi les anglo-saxons envient l'éducation à la française et cette spécificité si particulière du "savoir dire non".
Sources : Brown.edu, The Atlantic, Sleep Foundation, Slate, SanteLog