Des chercheurs japonais sont récemment parvenus à reconstituer en laboratoire les conditions de la collision destructrice ayant entraîné l'extinction des dinosaures. D'après ces derniers, des pluies acides massives se seraient par la suite abattues sur l'ensemble de la surface du globe, sur terre et mers…
Les théories et autres scénarios apocalyptiques entourant l'extinction des dinosaures ne manquent pas. Mais aujourd'hui, les scientifiques s'accordent à dire que la vie sur terre aurait selon toute vraisemblance été remise en cause par le crash d'une gigantesque météorite, provoquant alors la brusque fin des dinosaures. Résultat : 60 à 80 % des espèces existantes auraient disparu suite au cataclysme. Toutefois, l'histoire de cette catastrophe sans commune mesure n'est pas encore écrite, si l'on en croit les conclusions d'une étude menée par des experts japonais publiée par la revue Nature.
À travers leurs recherches, ces derniers mettent en évidence la thèse déjà précédemment abordée d'une pluie acide ayant eu lieu sur terre après le choc de la météorite de Chicxulub, près de l'actuelle méninsule du Yucutan (Mexique). Ainsi, au-delà des feux colossaux et de la tempête de poussière qui auraient recouvert la planète bleue, l'impact provoqué par le titanesque rocher provenant de l'espace aurait vaporisé des roches abritant du soufre, créant alors un nuage de trioxyde de soufre (SO3).
Résultat, une fois mêlées à la vapeur d'eau de l'atmosphère, ces particules auraient donné lieu à des pluies d'acide sulfurique rendant invivable la surface des océans. De fait, seules les espèces marines capables de résister à une telle eau ou à même de trouver refuge plus en profondeur auraient échappé à la mort et colonisé les mers désertées par les autres espèces.
Recréer un cataclysme de poche
À noter que nombre de scientifiques doutaient jusqu'à présent d'une telle théorie, jugeant que la collision de la météorite avait abouti au dégagement de soufre (SO2) et pas SO3. De même, les chercheurs remettant en question la thèse estimaient par ailleurs que le nuage formé aurait pu stagner en altitude plutôt que s'abattre sous forme de pluie. Mais l'équipe de Sohsuke Ohno, basée au Centre de recherche en exploration planétaire de Chiba (Japon) a été jusqu'à reproduire à l'identique en miniature les conditions de l'impact du Yutucan afin de saisir les phénomènes ayant pu intervenir à l'instant t.
Résultat, des particules SO3 se seraient bien échappées de la roche soufrée retrouvée sur le sol mexicain. Et une fois agglomérés aux débris plus lourds, ils seraient retombés en l'espace de quelques jours, pour les chercheurs. En admettant qu'une telle théorie se voit de nouveau confirmer par la suite, il serait alors possible d'expliquer l'extinction de nombre d'espèces protégées par une enveloppe de carbonate de calcium. Car ces dernières ont la particularité de se dissoudre aisément au contact de l'acide. En revanche, cette thèse permettrait aussi d'expliquer la survie surprenante d'espèces aquatiques d'eau douce ayant pu se protéger sous un minéral résistant à l'acide situé dans l'écorce terrestre.
Sources : nature.com, bfmtv, liberation