Présentée ce mercredi en conseil des ministres, la réforme des retraites concerne l'ensemble des actifs, des salariés du privé aux agents des régimes spéciaux en passant par les fonctionnaires. Mais que va-t-elle changer pour vous ?
Pour le régime général
Le régime général comprend les salariés du privé à l'exception des professions libérales, des artisans, des commerçants, des agriculteurs, autrement dit 69,1 % des actifs.
Dans ce cas, la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein est de 41,5 ans pour les générations 1955, 1956 et 1957, mais elle va petit à petit être étendue d'un trimestre tous les trois ans pour la génération née en 1958, de façon à atteindre 43 ans pour la génération 1973, qui partira à la retraite en 2035. À noter que les périodes d'apprentissage seront désormais comprises dans le calcul.
S'agissant des cotisations vieillesse, les cotisations patronales et salariales vont être haussées de 0,15 point à partir du 1er janvier 2014, et de 0,05 point en 2015, 2016 et 2017.
S'agissant du compte pénibilité, les salariés pratiquant des métiers dits "pénibles" auront la possibilité d'obtenir des points pour une reconversion ou un départ anticipé à la retraite.
Désormais, les majorations de pension (+ 10 %) pour les retraités feront l'objet d'une imposition sur le revenu pour ceux ayant eu trois enfants.
Prochainement, les pensions seront revalorisées uniquement au 1er octobre tous les ans, à l'inverse du 1er avril aujourd'hui, sauf dans le cas des bénéficiaires du minimum vieillesse.
Pour les fonctionnaires
La durée de cotisation des fonctionnaires est identique à celle des salariés du privé, et fera l'objet d'une augmentation similaire, dans les mêmes conditions.
Pour ce qui est des cotisations, le taux de cotisation des fonctionnaires s'élève d'ores et déjà petit à petit pour s'aligner sur celui du privé, et ce depuis la réforme de 2010. Résultat : le gouvernement planche actuellement à échelonner davantage les augmentations prévues par la nouvelle réforme.
La question du compte pénibilité : le gouvernement comme les syndicats travaillent à la mise en place de discussions au sujet de ce dossier, qui n'est pour l'instant d'actualité que pour les salariés du privé. Néanmoins, il existe déjà parmi chez les fonctionnaires des "catégories actives" pour les métiers risqués, ce qui permet un départ anticipé à la retraite.
Au même titre que dans le privé, les fonctionnaires vont être concernés par la fiscalisation de la majoration, pour ceux ayant eu trois enfants.
Côté revalorisation, les modalités sont les mêmes que pour celle du régime général. Actuellement revalorisées au 1er avril, elles le seront donc au 1er octobre.
Pour les régimes spéciaux
L'augmentation de la durée de cotisation, progressive, est prévue pour atteindre le même niveau que le privé (41,5 ans) en 2018. En conséquence, ce nouvel allongement devrait être appliqué en décalé.
S'agissant des cotisations, elles se renchériront de la même façon que pour le privé.
Pour le compte pénibilité, une discussion est prévue mais comme dans le privé, certains métiers entrent déjà dans des "catégories actives" pouvant partir plus tôt à la retraite.
Pour les enfants, les majorations sont semblables au privé.
Côté revalorisation, le 1er octobre viendra bientôt remplacer le 1er avril, comme pour le privé.
L'âge légal de départ toujours fixé à 62 ans
Pour rappel, l'âge légal de départ, actuellement fixé à 62 ans, ne change pas. Même chose pour la limite de 67 ans, âge auquel il est possible de percevoir une retraite à taux plein, et ce quelle que soit la durée de cotisation.
À noter qu'un certain nombre de fonctionnaires et agents des régimes spéciaux ont la possibilité de partir plus tôt à la retraite (à 52 ou 57 ans en fonction des cas). Toutefois, avec l'allongement de la durée de cotisation, ceux-ci auront davantage tendance à retarder leur départ pour ne pas que leur pension soit diminuée.
Sources : echos.fr, LeMonde, 20minutes