Le ministre de l’Education Vincent Peillon a dévoilé, académie par académie, l’affectation des 6 770 postes d’enseignant qui seront créés pour la rentrée prochaine, esquissant par la même occasion les grandes lignes de l’orientation qu’il va donner à son administration pour les 5 années à venir.
2013, l’année ou le nombre d’enseignant repart à la hausse
Pour la première fois depuis l’instauration en 2008 de la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, l’Education Nationale est épargnée par l’objectif de réduction des dépenses publiques, et peut recruter plus d’enseignants qu’il n’en part à la retraite. 3 006 seront affectés au premier degré, 3 764 au second degré. Le nombre de nouveaux élèves, maternelle et élémentaire confondues, est de 30 328, et 29 825 pour les nouveaux collégiens et lycéens. Les critères d’attribution des nouveaux postes seront d’une part l’accroissement du nombre d’élèves, et d’autre part les besoins des établissements ou les moyens déjà à leur disposition.
Des moyens affectés en fonction des besoins des élèves
Par exemple, les académies de Versailles et de Créteil, qui ont de gros besoins en professeurs remplaçants notamment, et qui vont accueillir un grand nombre d’élèves nouveaux, sont les mieux dotées, 839 et 835 postes respectivement. Ce qui change par rapport à l’ancienne règle d’attribution des postes créés, qui se basait sur la reconduction des moyens attribués l’année précédente. Cette nouvelle façon de procéder vise à rééquilibrer les dotations en personnel, par la suppression de postes dans les académies qui perdent des élèves au profit de celles qui ont des difficultés ou des besoins plus grands.
Les très jeunes, un levier d’action pour réduire les inégalités
Une autre priorité donnée par le ministre pour l’affectation des nouvelles créations de postes : l’école maternelle. L’objectif de réduction des inégalités à l’école fixé par le gouvernement passe par un effort accru vers les plus jeunes, 7 000 postes d’enseignants surnuméraires seront donc créés pour aider les enfants en difficulté dans les établissement qui en feront la demande et présenteront un projet pédagogique. Cette mesure sera expérimentée dès janvier 2013 par l’académie d’Aix-Marseille, qui s’est vu attribuer une dotation supplémentaire de 196 postes.
La scolarisation des enfants de moins de 3 ans figure aussi dans ce plan, mesure annoncée dès l’été dernier, comme solution au manque de places en crèche.
Les mesures du précédent quinquennat supprimées
Les autres mesures annoncées sont dans la continuité de celles prises l’été dernier, consistant à revenir sur des réformes adoptées sous le gouvernement Fillon, comme la suppression des Rased (Réseaux d’aide et de soutien aux élèves en difficulté), ou la suppression de certaines classes dans des zones déjà en manque d’encadrement. La carte scolaire, dont la suppression fut la mesure phare de l’ancien gouvernement dans le domaine de l’éducation, sera remise en place progressivement, jusqu’en 2014, et même renforcée. Selon le ministère, ces mesures sont destinées à réduire les inégalités scolaires. Elles seront complétées par une réforme de plus large ampleur, qui devrait modifier en profondeur l’école et l’éducation dans notre pays.