"Apprendre à réparer plutôt que jeter", c'est la philosophie qui fait office de slogan dans les "Repair Cafés". Une initiative tout droit venue des Pays-Bas et lancée en France par la journaliste Martine Postma. Présentation.
Vous ne connaissez pas encore le phénomène des "Repair Cafés" ? Alors il est grand temps de vous pencher sur la question, si toutefois limiter votre consommation pour sauvegarder l'environnement et votre porte-monnaie vous intéresse. Le principe de ce concept est enfantin : des bénévoles, professionnels du bricolage ou amateurs avertis, se portent volontaires pour jouer les réparateurs professeurs tandis que les participants apportent un objet visiblement hors service mais qu'ils souhaitent tout de même réutiliser plutôt que de le remplacer par un neuf. Un service gratuit.
Ce dispositif est en place depuis septembre 2013 au centre social Espace 19 Riquet, qui réserve ses locaux une fois chaque mois à l'association Repair Café Paris. Comme l'explique au Monde la responsable du centre social, Valérie Hamidi, l'objectif est de limiter les déchets tout en sensibilisant les personnes à leur impact sur l'environnement. Hormis le prêt du local, certains salariés du centre social participent eux aussi volontairement à l'accueil en offrant notamment du thé ou du café. De quoi faire patienter la centaine de personnes attendant, ticket en main, pour faire réparer leur bouilloire, leur sac à main et autres smartphones qu'ils ne souhaitent pas changer.
Reste que l'afflux de matériel hors d'usage est tel que certaines personnes repartent bredouilles, faute de bénévoles en nombre suffisant. Toutefois, nul doute que les premiers arrivés devraient compter parmi les 60 % de réussite vantés par les "Repair Cafés". À noter qu'en cas d'échec, les personnes sont envoyées vers des réparateurs professionnels – le but de l'association n'étant certainement pas de leur faire concurrence.
Au final, le succès de la démarche est tel que certaines personnes se sentant concernées par la dimension écologique et solidaire se rendent dans les "Repair Cafés" pour se former et ainsi ouvrir à leur tour un système comparable près de chez eux. Tandis que d'autres choisissent d'y participer via un don ou en devenant membre de l'association. Malheureusement, déplorent les organisateurs, cette visée pédagogie est parfois oubliée, un certain nombre se rendant avant tout sur place pour bénéficier d'une réparation gratuite…
Sources : lemonde, repaircafe, franceinter