Depuis leur fondation en 1985, les Restos du cœur sont devenu l’égal d’une institution pour beaucoup de Français. Malgré la grande solidarité qu’ils entraînent, ils n’arrivent pas à faire face à la misère toujours croissante en France. Les volontaires ne manquent pourtant pas.
Ils sont 63 000 à donner bénévolement leur temps et leur énergie à l’association cette année. L’initiative fondée par Coluche il y a 28 ans n’a jamais été aussi populaire. Les bénévoles sont toujours aussi motivés, mais aujourd’hui ce sont les locaux qui manquent au bon fonctionnement de cette association caritative, selon Olivier Berthe. Le président de l’association des Restos du cœur estime que "ce ne sont pas les bras qui manquent mais les moyens logistiques comme les locaux". La plupart de ces lieux sont fournis gratuitement à l’association, mais la grande précarité du public des Restos du cœur demande de plus en plus de moyens.
Un budget encore inconnu
Le financement des Restos du cœur est actuellement en suspens. Il est conditionné à 23 % à l’aide européenne. Le budget 2014-2020 pour l’aide alimentaire de l’Union européenne sera en discussion début 2013. Les deux tiers restants sont assurés pour une grande partie par les dons privés récoltés lors des manifestations des Enfoirés (et des ventes de CD). Ces derniers se produiront du 23 au 28 janvier 2013 au Palais Omnisports de Paris Bercy. Un budget prévisionnel n’est pas envisageable pour l’instant face à l’évolution de la demande et des imprévus sur les futures recettes pécuniaires de l’association.
Face à la précarisation de la société
En 2011, les Restos du cœur avaient hébergé 2 284 personnes et distribué 115 millions de repas. Des chiffres qui montrent la réussite du projet. A l’origine, Coluche s’était fixé l’objectif de 200 000 repas distribués au quotidien. Un pari plus que gagné pour l’humoriste aujourd’hui décédé. Il y a 5 % à 7 % d’inscrits supplémentaires en novembre 2012 par rapport au même mois de l’année dernière. Le nombre de retraités et de jeunes mères de familles seules avec leur enfant ne cesse de grimper depuis l’année dernière. Un phénomène inquiétant qui symbolise l’augmentation de la précarisation dans l’Hexagone.