Qui ne s’est jamais senti désespéré en feuilletant un magazine et en se retrouvant face aux magnifiques silhouettes galbées, bronzées, aux mensurations de rêves ? Homme ou femmes, les grandes marques nous complexent via leurs publicités. Pourtant, si ces images peuvent faire rêver, elles n’ont rien de réelles et doivent tout à la magie des graphistes et à la maîtrise du logiciel Photoshop.
Avec l’été qui arrive, vous avez certainement dû vous retrouver nez à nez avec le stéréotype parfait du mannequin aux mensurations et à la peau parfaites. De quoi vous donner de sérieux complexes jusqu’à vous pousser à réaliser des régimes inconcevables.
Mentionner sur les publicités que les photos sont retouchées
Dans les rues, les journaux, à la télévision ou sur Internet… ces publicités occupent inconsciemment une bonne part de notre vie quotidienne, à grand renfort de silhouettes et de visages parfaits. Problème : à la longue, ce culte du corps inatteignable peut causer des problèmes de santé tant physiquement que mentalement. C’est ce que déplore la députée UMP Valérie Boyer depuis 2009, avec le projet d’instaurer une signalisation des photos retouchées par les marques.
Pour la députée, le projet tiendrait surtout à signaler les photos retouchées par une mention en bas de page dévoilant aux consommateurs qu’il y a bel et bien une retouche. L'idée n'était donc pas de supprimer totalement les retouches réalisées. Depuis, l’Assemblée nationale n’a jamais donné suite, bien que la Société française de pédiatrie soutenait cette initiative, comme le met en évidence un article du Parisien.
Les marques prennent les devants
Au Royaume Uni, en revanche, on n’attend pas forcément qu’une loi fasse son apparition pour combattre l’utilisation abusive de logiciels de retouche. La marque de vêtements Debenhams a pris les devants et s’est lancée dans une guerre en officialisant sur sa page Facebook sa nouvelle politique.
La marque a alors utilisé comme argument une image montrant deux femmes identiques, à la différence que l’une des photos est entièrement légendée par les possibles retouches. Nul besoin pour la marque d'ajouter des "dents blanches", "un ventre sculpté" ou des "bras fins" : "les mannequins sont naturellement jolies".
Debenhams était déjà connu pour avoir modifié les codes des modèles de mannequins en employant des femmes mûres de plus de 40 ans, ou même en faisant poser des femmes de grande ou petite taille qui sortent des normes habituellement de mise sur nos écrans. Pour la marque, cette volonté de lutter contre les abus de retouches photo est une stratégie visant à ce que d’autres marques [lui] "emboîtent le pas".
Reste que la marque Abercrombie & Fitch a dernièrement fait scandale en jetant le feu aux poudres à travers la valorisation de la minceur chez les femmes. En effet, en mai dernier, son PDG, Mike Fries, avait déclaré ne plus commercialiser les tailles XL et XXL au rayon femme. Selon lui, certaines personnes "n’ont pas leur place [dans nos vêtements] et ils n’y seront jamais". Des propos qui ont permis à la marque de faire parler d’elle, mais pas de façon positive.
En revanche, on peut toujours garder l’espoir de voir les codes se modifier. Pour preuve, la marque suédoise H&M avait aussi fait parler d’elle en employant des modèles taille 46 dans une de ses campagnes.
En attendant de voir un monde moins "photoshopé" et un peu plus réel, on peut toujours s’amuser à la vue des mannequins de certaines couvertures ou publicités, sorte d'extra-terrestres tout droit sortis d’une autre dimension que la nôtre à force de retouches – ce qu'illustre le Huffington Post via un diaporama amusant –.
Sources : Le Parisien et le Huffington Post