Les résultats d’une récente étude réalisée par des professeurs hospitaliers amènent à considérer que rêver d’un échec à un examen à la veille de ce dernier multiplie les chances de réussite. Ce genre de situation serait en effet induit par un mécanisme de défense inconscient préparant notre cerveau à triompher de cet obstacle.
Sans doute en avez-vous déjà fait l’expérience lorsque vous étiez étudiant. À la veille d’un examen, vous passez la nuit à rêver que votre stylo ne fonctionne plus lors de l’épreuve, que vous succombez au syndrome de la page blanche, ou encore que vous arrivez en retard le jour fatidique. À en croire une étude réalisée par des professeurs hospitaliers dépendants de l’université Paris-Sorbonne, ce genre de phénomène serait tout à fait normal et permettrait même inconsciemment de se tenir prêt à déjouer la menace à venir.
L’enjeu de cette enquête dirigée par Isabelle Arnulf, était de savoir si les rêves étaient capables d’anticiper une épreuve stressante, et si la réussite ou l’échec au cours de celle-ci pouvait jouer un rôle sur la façon dont elle se passerait réellement le lendemain. Sur 719 étudiants en médecine ayant répondu au questionnaire, 60,4 % ont affirmé avoir rêvé de l’épreuve à venir. Et pour près de 8 sur 10 d’entre eux, il était question d’un retard en salle d’examen ou d’échec.
Un phénomène cognitif permettant de se défendre
À noter qu’afin d’appuyer ses résultats, l’étude se réfère à une théorie d’Antti Revonsuo, un chercheur finlandais. Selon cette dernière, nommée "simulation de la menace", le rêve et surtout le cauchemar seraient à comprendre comme un système cognitif de défense servant à parer une menace avant que celle-ci n’intervienne vraiment.
Or, suite à l’examen, l’équipe de chercheurs s’est aperçue que les étudiants ayant fait un cauchemar la veille ont souvent obtenu une note plus élevée que ceux n’ayant pas rêvé. En outre, les personnes dont le cauchemar n’était autre que l’examen lui-même ont eu des résultats au-dessus de ceux des autres rêveurs. Et plus le contenu du songe était anxiogène, plus la différence entre les résultats était importante. Ainsi, les meilleures copies ont par exemple rêvé d’une maladie handicapante le jour de l’examen.