Les étudiants qui consacreront un peu de leur temps à une association seront récompensés par des points supplémentaires. Cette décision fait partie de l’article 14 du projet de loi sur l’égalité et la citoyenneté qui passera devant l’Assemblée nationale vers fin juin.
Une circulaire datant de novembre 2011 avait tenté de définir un cadre pour la reconnaissance des compétences acquises par les étudiants engagés dans des associations. Ce texte donnait aux universités entière liberté pour apprécier les acquis de leurs étudiants. Désormais, l’attribution de points sera automatique.
Les systèmes de reconnaissance existants
Bien avant ce projet de loi, plusieurs universités ont mis sur pied des unités d’enseignement ou UE pour valider les engagements de leurs étudiants. Dans la majorité des cas, les étudiants sont conviés à diriger un projet au sein d’une association. Ils rédigent ensuite un petit rapport et le soutiennent devant un jury. Dans certaines universités, les travaux réalisés par les étudiants sont récompensés par l’attribution de 2 à 8 crédits d’étude ECTS en sachant qu’une année universitaire correspond à 60 crédits. Dans d’autres, la reconnaissance se traduit par une majoration de 0,2 à 0,5 point de la moyenne des notes semestrielles. D’après le bilan 2013-2014 sur l’utilisation des fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes ou FSDIE, plus de 4000 étudiants ont bénéficié de ces systèmes de reconnaissance durant cette période. Pour leur part, les universités Paris III Sorbonne Nouvelle et Blaise Pascal à Clermont-Ferrand ont signé une convention avec Animafac dans le cadre de l’expérimentation du statut national de responsable associatif. Ce statut attribue des avantages allant au-delà des crédits ECTS.
Des règles différentes
Les universités avaient établi leurs propres règles pour valider les compétences acquises par leurs étudiants au sein des associations. Ainsi, les étudiants de Cergy-Pontoise devaient s’engager pendant au moins un an dans une association extérieure à l’établissement et œuvrant dans le social ou l’humanitaire. À Paris VII Diderot, conformément à la charte d’engagement établie, les associations politiques ou confessionnelles ne sont pas prises en compte.
Des engagements de tout bord
D’après Pierre-Olivier Toulza, vice-président vie étudiante à Paris VII Diderot, le nombre d’étudiants engagés dans des associations a triplé en 10 ans. Ces bénévoles sont ainsi récompensés de 3 ECTS sur tout le cycle. Pour sa part, Paris III Sorbonne Nouvelle compte entre 25 et 35 étudiants engagés par semestre. Les adhésions varient, allant du soutien aux personnes à mobilité réduite à la lutte contre l’illettrisme en passant par l’organisation de manifestations culturelles. Si aucun établissement n’a mesuré l’impact de ces engagements sur le parcours universitaire de leurs étudiants, tous s’accordent à dire que ces derniers gagnent en maturité. Cette expérience faciliterait également leur insertion professionnelle. D’après certains bénévoles, évoluer au sein des associations leur a ouvert l’esprit.
Sources: lemonde, slu.orleans