L'Observatoire des Inégalités a publié lundi 7 avril la répartition des revenus des ménages en France en s'appuyant sur les données 2011 de l'Insee. L'occasion d'identifier la tranche de revenu dans laquelle chacun se situe et ainsi se faire une idée de sa place au sein de la hiérarchie sociale.
En France, difficile de considérer les classes moyennes en tant que catégorie objective. Pourquoi ? Parce que le consensus entourant leur définition est si large qu'il n'est pas évident d'en tracer un portrait franchement stable. Reste qu'il est toujours intéressant de savoir dans quelle tranche de revenu l'on se situe pour connaître sa position dans la hiérarchie sociale. Or, notre environnement immédiat et nos croyances à ce sujet nous trompent souvent sur notre position réelle. Et à l'heure où l'on assiste, selon les mots du sociologue Camille Peugny, à "la moyennisation des esprits" et que le mouvement de déclassement objectif et subjectif prend de plus en plus d'ampleur, quelle est la situation des riches, des moyens et des pauvres ?
Pour répondre à cette question, l'Observatoire des Inégalités, qui tente depuis quelque temps d'apporter des éléments de réponse, a publié lundi 7 avril la répartition des revenus des ménages français. Un compte rendu réalisé grâce aux données de l'Insee de 2011.
Au-dessus des 30 % les plus pauvres et en dessous des 20 % les plus riches
Résultat, à en croire la définition des classes moyennes apportée par l'observatoire : en fait partie toute personne dont les revenus sont supérieurs à ceux des 30 % les plus pauvres et en dessous de ceux des 20 % les plus riches. À noter cependant que ce constat ne prend pas en compte le patrimoine immobilier, alors qu'il s'agit de l'une des principales dépenses des ménages. D'autre part, il est évident qu'avec un même revenu, les possibilités de se loger changent du tout au tout en fonction du lieu où on habite.
D'après le tableau ci-dessus, une personne célibataire fait partie de la classe moyenne si ses ressources moyennes se situent entre 1 183 et 2 117 euros par mois, un couple sans enfant entre 2 251 et 4 280 euros par mois et un couple avec deux enfants entre 3 122 et 5 567 euros par mois. La différence entre ces revenus est de fait très grande.
D'ailleurs, le revenu permettant de connaître avec davantage de précision la place qu'on occupe dans la répartition des salaires n'est autre que le revenu médian – à savoir celui scindant la population en deux portions égales. Ce dernier est de 1 458 euros pour un célibataire et de 3 842 euros pour un couple avec deux enfants.
En revanche, si on dispose de 2 177 euros par mois seul, 4 280 euros à deux et 5 567 en couple avec deux enfants, on dépasse alors le seuil des 20 % les plus fortunés.
Sources : inegalites.fr, sudouest