Après une pénurie de Lévothyrox, un médicament pour traiter la thyroïde, un communiqué de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) lève le voile sur d'autres traitements en rupture de stock. À ce titre, l'Agence lance une alerte et relève près de 45 produits non disponibles en pharmacie en France. Comment autant de médicaments peuvent-ils être en rupture de stock au même moment ? Explications.
Si l'absence de Lévothyrox en pharmacie inquiétait les patients depuis le début de l'été, d'autres médicaments seraient également dans le même cas.
Quels médicaments sont concernés ?
La liste de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), publiée sur le site du Parisien, recense en tout 45 produits en rupture de stock dans les officines. Mais le site rapporte également une pénurie au sujet de 17 autres médicaments prochainement.
D'après la liste de l'ANSM, les produits non disponibles sont variés et concernent plusieurs domaines de soin. Outre les médicaments pour soigner la schizophrénie (Sémap), les troubles bipolaires (Sycrest) et ceux de la ménopause (Orgamétril), on peut trouver certains anticancéreux (Caryolysine, Depocyte, Haxastat, Immucyst).
Pourquoi de telles ruptures de stock ?
Interrogé par France Info, le pharmacien Jean-Luc Audhoui ne parle pas de "pénurie" mais d'un problème au niveau de l'approvisionnement qui va se résorber avec le temps.
En clair, le cas du Lévothyrox est le même pour d'autres médicaments. En effet, s'agissant de ce traitement contre la thyroïde, plusieurs laboratoires avaient arrêté de produire le comprimé alors qu'ils avaient le monopole. Résultat : seule une firme pharmaceutique allemande (Merck Serono) doit désormais gérer une nouvelle demande plus accrue. Indirectement, cela s'explique aussi par la mondialisation, où de fortes commandes peuvent dérégler le processus de production en flux tendu de certains laboratoires. Ce fut le cas de la Chine, qui demanda à produire un nombre impressionnant de Lévothyrox au laboratoire allemand.
Quelles sont les alternatives ?
Ces ruptures de stock ne sont pas gênantes dans le cas où les génériques possèdent des équivalents, tel que l'antiallergique Célestène, ou de l'amoxicilline. En revanche, certains médicaments génériques n'en possèdent pas, comme c'est le cas des anticancéreux et du traitement pour la gale. La situation devient alors alarmante pour les patients.
De fait, émergent des solutions alternatives émanantde l'ANSM, comme ce fut le cas la semaine passée pour le Lévothyrox. En effet, l'Agence a autorisé l'utilisation d'un équivalent italien, l'Eutirox. Le médicament est désormais mis à disposition des patients gratuitement et de façon temporaire.
Si la situation n'est pour l'heure pas encore revenue à la normale, l'ANSM assure faire son possible pour qu'elle soit rétablie au plus vite.