Plutôt considérés comme une source de maladies, certains virus constituent pourtant des solutions pour se soigner. En effet, les virus dits bactériophages ne s’attaquent qu’aux bactéries responsables d’une affection. Tour d’horizon.
Des virus spécifiques présents dans les eaux usées ont été définis comme étant des remèdes pour lutter contre certaines maladies.
Des bactériophages pour combattre des infections
L’utilisation des bactériophages ou phages était courante bien avant la popularisation des antibiotiques. Face à la résistance de certaines bactéries aux antibiotiques de plus en plus courante aujourd’hui, le recours aux bactériophages est remis au goût du jour. En effet, deux patients souffrant d’infections graves ont été soignés au sein du service des maladies infectieuses et tropicales des Hospices Civils de Lyon à l’aide d’un cocktail de bactériophages présents généralement dans les eaux usées. Selon Tristan Ferry, membre de ce service, contrairement aux antibiotiques requérant de longs traitements, ces microorganismes agissent en une seule application. Par ailleurs, chaque phage ne lutte que contre une bactérie spécifique, épargnant ainsi les autres types de bactéries exerçant des effets bénéfiques sur l’organisme. A noter que l’utilisation de ces bactériophages requiert une autorisation pour traitement compassionnel de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. En effet, à l’heure actuelle, ces traitements ne disposent pas encore d’une autorisation de mise sur le marché.
L’Akkermansia muciniphila pour soigner l’obésité et le diabète de type 2
Après une dizaine d’années de recherche sur l’Akkermansia muciniphila, une bactérie intestinale, les effets bénéfiques qu’elle exerce dans la lutte contre l’obésité et le diabète de type 2 ont été décelés. En effet, l’équipe de chercheurs menée par le professeur Patrice Cani, de l’Université Catholique de Louvain, a effectué en 2007 une étude sur les interactions entre les bactéries intestinales et les organes. Se concentrant sur l’Akkermansia muciniphila, l’équipe découvre en 2013 que l’injection de cette bactérie chez les souris réduit le risque d’obésité et le développement de ce type de diabète. En collaboration avec les cliniques universitaires Saint-Luc, le professeur Patrice Cani a lancé des tests expérimentaux sur des humains en décembre 2015. Depuis, les premières expériences ont démontré l’innocuité de cette bactérie. Les résultats finaux ne seront disponibles que vers la fin de l’année 2017.