Le 28 février 2017, la Commission européenne devait soumettre au vote des États membres une définition commune des perturbateurs endocriniens. Elle a dû y renoncer en raison du manque de soutien aux critères proposés, que de nombreux pays jugent trop laxistes.
À l’issue d’une réunion d’experts qui s’est tenue à Bruxelles, le porte-parole de la Commission européenne a annoncé que le vote n’aura pas lieu. Pour l’instant, aucune date n’a été définie pour de nouveaux débats.
Des critères trop laxistes
Présenté par la Commission en juin 2016, le texte ambitionne de définir les perturbateurs endocriniens et d’encadrer leur utilisation. Mardi dernier, il devait faire l’objet d’un vote en vue de son adoption, mais les représentants de plusieurs pays, dont la France, ont conclu que les critères définis ne sont pas assez contraignants. Le désaccord porte notamment sur l’utilisation des substances incriminées dans les pesticides, mais aussi dans des produits courants comme les désinfectants. Dans un communiqué, la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, a fait part de son regret que la proposition de la Commission, même modifiée, ne soit toujours pas suffisante pour être acceptée.
Une définition trop étroite
La ministre de l’Environnement reproche clairement à la Commission d’avoir ignoré les substances potentiellement dangereuses. Pelle Moos du Bureau européen des consommateurs ou Beuc est du même avis. Pour lui, la définition des perturbateurs endocriniens ne devrait pas s’arrêter aux produits avérés, mais s’étendre aux produits suspects. La bataille s’annonce rude, car les intérêts des consommateurs, des médecins et des industriels divergent. D’après Rémy Slama, directeur de recherches à l’Inserm, ce bras de fer est le résultat d’une règlementation établie avant même la définition des perturbateurs endocriniens. Cette dernière aura donc des incidences sur l’application de la loi sur les pesticides.