Après le décès d’une patiente suite à un souci informatique, les systèmes bureautiques des hôpitaux sont pointés du doigt. Le rapport de la Commission régionale de conciliation et d’indemnisation, publié récemment, met en exergue les possibles conséquences dues aux défaillances de certains logiciels de prescription au sein des hôpitaux.
Selon le rapport de la Commission régionale de conciliation et d’indemnisation, publié récemment par le Parisien, un logiciel d’aide à la prescription (LAP) serait responsable du décès d’une patiente en 2011. Selon l’avis des experts, un logiciel utilisé dans les établissements médicaux ne serait pas aussi fiable qu’on pourrait le croire.
Les logiciels d’aide à la prescription concernés
Si tous les logiciels de santé ne sont, heureusement, pas concernés, ce sont les programmes d’aide à la prescription qui sont dans le collimateur. Depuis 2011, les ordonnances papiers ont été remplacées par les logiciels afin de limiter les erreurs. Comble du paradoxe : ces logiciels de prescriptions contiendraient des failles.
Pour mieux comprendre, il faut revenir en novembre 2011 où une patiente de l’hôpital de Versailles (78) décède suite à la prescription d’un antibiotique auquel elle était allergique. Or, cette information apparaissait bel et bien dans son dossier médical informatique mais le logiciel ne l’a, visiblement, pas pris en compte lors de la prescription de son traitement.
Des risques d’allergies non annoncés
Ainsi, bien que ces LAP soient liés à des bases de données sur les médicaments, agréés par la Haute autorité sanitaire, aucune alerte concernant les allergies n’est réalisée par ces logiciels. En effet, comme le certifie le rapport : "il n’y a pas d’alarme activée si un traitement pour lequel le patient a une allergie est prescrit" tant et si bien que le seul moyen d’informer du risque est de le faire manuellement.
Enfin, il est bon d’ajouter que seules certaines fonctions de ces logiciels ne sont activables que manuellement, ce qui peut être, à nouveau, source d’erreurs. De plus, on peut se questionner sur le niveau de formation du corps médical à ces systèmes informatiques.
Certification et sécurité
Ce genre d’erreurs ne semble pas nouveau si l’on en croit l’Ansm (Agence nationale de sécurité du médicament) qui a déjà reçu plus d’une dizaine de plaintes concernant ces logiciels en 2012. En réponse, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a assuré le retrait de ces logiciels défaillants. De plus, afin d’assurer une meilleure sécurité des systèmes, les LAP hospitaliers seront désormais certifiés, tout comme une centaine d’autres de logiciels, à compter de janvier 2015.
Pour finir, notons que les logiciels d’aide à la prescription concernés ne sont utilisés que dans les hôpitaux, ceux des médecins de ville étant différents et bénéficiant d’une certification depuis 2008.
Sources : Le Parisien ; Le Figaro et Santé magazine