Grâce à des expériences menées sur des souris femelles, des chercheurs américains ont fait une découverte majeure concernant la sclérose en plaques. Une protéine liée à la testostérone aurait en effet un rôle protecteur contre la SEP.
De multiples personnes à travers le monde sont atteintes de sclérose en plaques, une maladie auto-immune touchant le système nerveux central et s’attaquant à la myéline. Cependant, les nombres montrent qu’il y a plus de femmes sclérosées en plaques que d’hommes. Pourquoi ? Il semblerait que ce soit à cause de la testostérone. Explications.
La SEP, une maladie qui touche une majorité de femmes
En France, on compte environ 80 000 personnes atteintes de sclérose en plaques. Sur ces 80 000 personnes, les trois quarts sont des femmes.
Mais jusqu’à cette récente étude réalisée par une équipe américaine, on ignorait pourquoi les jeunes femmes étaient plus susceptibles de développer cette maladie. Aujourd’hui, on sait que la testostérone n’y est pas pour rien.
Des tests sur des souris femelles
Ce sont donc des chercheurs américains qui ont choisi non pas de se pencher sur ce qui, chez les femmes, déclenche la SEP mais plutôt sur ce qui, chez les hommes, protège de cette maladie.
Ils ont ainsi manipulé des souris femelles sur le plan génétique afin que ces dernières développent l’équivalent d’une sclérose en plaques humaine. Puis elles ont été traitées avec la protéine IL-33 (également étudiée pour lutter contre la maladie d’Alzheimer), produite par une voie métabolique elle-même amorcée par la testostérone. Le résultat observé ? Grâce à cette protéine, les symptômes développés par les souris ont disparu.
Mais comment expliquer ce résultat ? La testostérone provoque en fait une réaction dans certaines cellules immunitaires qui, par la suite, produisent la fameuse protéine protectrice qui va empêcher la formation des cellules immunitaires s’attaquant à la myéline.
Cette découverte majeure a été publiée en début d'année 2018 dans les Comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences des États-Unis d’Amérique (PNAS - Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America). Elle permet de mieux comprendre pourquoi les jeunes femmes sont plus touchées par la SEP et pourquoi les hommes la développent plus tard. Pour ces derniers, cela correspond à une baisse de testostérone liée à l’âge.
Une belle avancée pour la recherche contre la SEP
Si cette découverte ne permet pas encore de traiter la SEP, elle reste tout de même une belle « avancée [qui] pourrait aboutir à une classe entièrement nouvelle de thérapie contre la sclérose en plaques » comme l’a exprimé la professeure Melissa Brown.
La prochaine étape ? Parvenir à développer un traitement à base de testostérone sans tous les effets secondaires de cette hormone... Un défi de taille pour les scientifiques !