Décidément, les piscines publiques sont loin d’être la référence en matière de propreté. D’après les résultats d’une étude récente publiés dans Environmental Science and Technology Letters, elles contiendraient entre 30 et 75 litres d’urine.
Si tout le monde se doutait que certains baigneurs ne se gênaient pas pour se soulager à l’intérieur même de la piscine, personne n’osait imaginer une quantité aussi importante d’urine dans l’eau. Ces résultats inédits inquiètent aujourd’hui les scientifiques.
Des bassins pollués
Pour arriver à une telle conclusion, des chercheurs canadiens ont mesuré le taux d’acésulfame potassium (Ace-K) dans 31 bassins publics. Pour information, cet édulcorant très consommé en Amérique du Nord n’est pas assimilé par l’organisme, mais éliminé par voie urinaire. D’après les résultats, les petits bassins contenaient en moyenne 30 litres d’urine contre 75 litres dans les piscines de taille moyenne. Pire encore, aucune des 31 piscines publiques analysées ne faisait exception. Lindsay Blackstock et son équipe ont élargi leur étude aux jacuzzis et découvert que ces installations sont encore plus sales que les piscines.
Un comportement normal
Si les enfants sont souvent désignés comme responsables de cette pollution des bassins, une étude menée en 2012 aux États-Unis démontre le contraire. D’après ce sondage, 19% des adultes interrogés avouent avoir déjà uriné au moins une fois dans un bassin municipal. D’ailleurs, le champion américain Michael Phelps avait aussi déclaré que ce comportement est acceptable puisque le chlore élimine l’urine.
Une nouvelle inquiétante
D’après les chercheurs, la quantité d’urine ne représente que 0,01% du volume d’eau contenu dans le bassin. Cependant, le mélange de l’acide urique et du chlore génèrerait des molécules pouvant être dangereuses pour les yeux, le système nerveux, le cœur et les poumons. À terme, les baigneurs pourraient contracter l’asthme ou le cancer de la vessie. Face à ces dangers, Lindsay Blackstock appelle les baigneurs à faire preuve de civisme et à rejoindre le petit coin pour leurs besoins. Elle suggère également d’utiliser la méthode d’analyse de son équipe pour tester l’eau des bassins publics.