L’acrylamide, une substance considérée comme cancérogène probable par l’Organisation mondiale de la santé, a été découverte dans certains biscuits pour bébés vendus en France. Une étude commandée par la fondation Changing Markets s’est intéressée à 25 biscuits pour bébés.
D’après les résultats des analyses, certains produits de la marque Nestlé présentent un taux d’acrylamide dépassant le seuil de 200 μg/kg établi par les autorités sanitaires européennes. Cette substance potentiellement dangereuse se retrouve aussi à des taux élevés dans des produits Picot et Carrefour.
Des taux d’acrylamide élevés
Jeudi 16 février, la Fondation Changing Markets, l’ONG WECF et l’association de consommateurs SumOfus ont révélé la présence à forte dose d’acrylamide dans trois biscuits pour bébés. Le “P'tit Biscuit texture croquante et fondante” de Nestlé présente le taux le plus élevé avec 226,1 μg/kg, suivi de “Mes 1ers Biscuits Orange” de Picot avec 198,3 μg/kg et des “Biscuits juniors aux pépites de chocolat” de Carrefour. Pour leur part, les autres produits analysés présentent un taux d’acrylamide situé entre 30 et 135 μg/kg.
Des produits sains
Chez Nestlé France, ces révélations ont suscité la stupeur. Pierre-Alexandre Teulié, directeur général de Nestlé France, explique que les mesures effectuées régulièrement par des laboratoires indépendants donnent des valeurs inférieures à l’indicateur européen. Pour la marque, ses produits ne présentent aucun danger. De son côté, Carrefour tient à rappeler que le taux d’acrylamide dans ses produits se situe en-dessous du seuil fixé par l’Union européenne. Malgré tout, la marque a décidé de retirer du marché tous les produits incriminés.
Une règlementation à revoir
D’après les explications de l’European Food Safety Authority ou Efsa, l’acrylamide se forme au cours de la cuisson à haute température (120°C) des aliments riches en amidon. Elle est donc présente aussi bien dans les pommes frites que les rôtis. Selon l'Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail ou Anses, cette substance est classée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme cancérogène avéré pour les animaux et probable pour les humains. Le danger est donc réel. Un projet de réglementation serait en cours de discussion entre les États membres de l’Union européenne, mais les trois associations à l’origine de cette étude regrettent qu’il ne soit pas assez contraignant, avec un seuil d’acrylamide trop élevé.