Il y a quelques mois, l’entreprise automobile allemande Volkswagen défrayait la chronique avec des tests de performance écologique truqués pour certains de ses moteurs. Cette affaire, qui a démarré aux USA, s’est très vite propagée à l’ensemble du marché automobile mondial et fait couler beaucoup d’encre. Le processus d’indemnisation mis en place sans accro aux États-Unis semble avoir du mal à s’établir sur le Vieux Continent.
Pour rappel, avec l’aide d’un logiciel truqueur, Volkswagen falsifiait les émissions polluantes de ses véhicules équipés d’une catégorie particulière de moteur diesel. À la suite de ce scandale, l’Assemblée nationale française a mis en place "une commission d’information sur l’offre automobile dans une approche industrielle, énergétique et fiscale". Le président de Volkswagen France, Jacques Rivoal, était convié à s’exprimer durant cette rencontre.
À la surprise générale, c’est avec beaucoup de calme et d’assurance que M. Rivoal a justifié la stratégie de son entreprise devant les députés. "Volkswagen est très affectée par cette affaire et s’attelle à prendre toutes les mesures afin de rassurer ses collaborateurs, ses concessionnaires et ses clients", a-t-il déclaré sereinement.
Des actions concrètes ont déjà été mises sur pied
En France, 946 000 voitures sont concernées. M. Rivoal n’a pas manqué de préciser que le rappel de ces véhicules a débuté et s’étalera sur toute l’année 2016. Il a aussi salué l’accord obtenu avec l’Autorité fédérale allemande de l’automobile (KBA), l’équivalent de l’UTAC français qui autorise la remise à niveau des véhicules concernés en France. Les trois moteurs diesels intéressés sont les versions : 1,2 L, 1,6 L et 2 L EA189 aux normes Euro 5. En fonction des cas (type de moteur), l’opération prend entre 30 et 45 minutes. "Cet ajustement technique n’aura, en aucune manière, d’incidence sur la consommation originelle du véhicule, sa puissance maximum, sa qualité et sa sécurité", a-t-il précisé.
Des inégalités apparentes
La rapporteuse de la mission parlementaire, Delphine Batho, s’est offusquée du fait qu’il ne soit mentionné nulle part une quelconque indemnisation pour les clients européens, alors que leurs homologues américains en ont profité. M. Rivoal a réagi en rappelant que les situations et les juridictions s’appliquant aux USA ne sont pas les mêmes sur le Vieux Continent. "Le NOx est un élément contractuel aux États-Unis qui est présent dans le contrat de vente. Un Américain qui utilise l’un des moteurs diesel incriminés n’est plus en mesure de revendre sa voiture, alors qu’en Europe, il n’y a pas de préjudice pour nos clients. De plus, c’est dans la plus grande transparence que nous gérons cette opération de rappel", a-t-il ajouté.
Ces déclarations n’ont vraisemblablement pas convaincu l’auditoire du président de Volkswagen France.
Sources : lemonde, leparisien