Des chercheurs français ont récemment percé le secret des tatouages indélébiles. Leur maintien serait dû à la transmission des pigments entre des cellules mourantes et leurs remplaçantes. Grâce à cette découverte, de nouvelles techniques de détatouage pourraient voir le jour.
Pour l’instant, le traitement au laser est la technique la plus utilisée pour enlever les tatouages. En dépit de la douleur, plusieurs séances sont nécessaires pour effacer toute trace de pigments sur la peau. Ainsi, la récente découverte de chercheurs français sur le rôle des macrophages dans la longévité des tatouages s’annonce prometteuse.
Pourquoi les tatouages sont-ils indélébiles ?
Jusqu’ici, la nature indélébile du tatouage était assez floue pour le grand public et les scientifiques. Certains pensaient que l’encre s’accrochait aux fibroblastes, des cellules se trouvant au niveau du derme de la peau. D’autres imaginaient l’existence de cellules éternelles sous la surface cutanée. Ainsi, le pigment résisterait au temps en raison de la durée de vie de ces éléments. Par conséquent, ce type de cellule devra être éliminé pour se débarrasser des pigments présents sous la peau.
Suivant ce raisonnement, les séances de laser sous leur forme actuelle sont incontournables. Il faudra se montrer patient et supporter la douleur durant les nombreuses séances nécessaires au traitement. Récemment, des scientifiques français ont fait une découverte rejetant en bloc toutes ces idées saugrenues.
Les macrophages et l’encre
La durée de vie des tatouages serait due au rôle joué par les macrophages de la peau. Ce phénomène est développé dans une étude publiée le 6 mars 2018 par des chercheurs du CNRS, de l’Inserm et du centre d’immunologie de Marseille-Luminy. Menés sous la direction de Bernard Malissen et Sandrine Henri, ces travaux ont permis d’observer le comportement de ces micro-organismes chargés d’éliminer les parasites et les corps étrangers du derme.
Quand le pigment de l’encre est injecté sous la peau, les macrophages s’efforcent d’éliminer cet élément en le capturant. Au fil du temps, ils meurent et transmettent le corps étranger à leur remplaçant. Comme l’expliquent les auteurs de l’étude : “Nous pensons que, lorsque des macrophages porteurs de pigment de tatouage meurent au cours de la vie adulte, d’autres macrophages environnants recapturent les pigments libérés et assurent d’une manière dynamique l’apparence stable et la persistance à long terme des tatouages”.
Cette découverte permet d’envisager de nouvelles techniques de détatouage. Le traitement au laser, par exemple, peut être amélioré en éliminant temporairement les macrophages se trouvant dans la zone tatouée. De cette manière, les particules de pigments libérées ne seront pas recapturées et pourront être évacuées via les vaisseaux lymphatiques.