Les Émirats Arabes ont la folie des grandeurs. Tout droit sorti de l'imaginaire de l'artiste Christo et de son épouse Jeanne-Claude – disparue en 2009 – le "Mastaba", sculpture titanesque entièrement composée de barils de pétrole, pourrait prochainement voir le jour non loin d'Abou Dabi.
Décidément, Abou Dabi ne recule devant rien dès lors qu'il s'agit de mettre en œuvre les projets les plus démesurés. Cette fois-ci, l'Émirat Arabe pourrait en effet accueillir une sculpture gigantesque dont le projet de construction avait été délaissé au moment de la guerre Iran-Irak (années 1980). Nommée Mastaba, en hommage aux fameux édifices funéraires qui renfermaient les tombes des premiers pharaons, la sculpture sera constituée de pas moins de 410 000 barils de pétrole en acier. Une fois disposés les uns sur les autres, ces derniers devraient reluire comme s'il s'agissait d'or sous la lumière du coucher du soleil. Structure presque rectangulaire, sa hauteur devrait dépasser les 150 mètres et ainsi surpasser les célèbres pyramides d'Égypte.
Christo, artiste plasticien et chantre de l'art environnemental, aurait décidé de disposer la structure à environ 150 kilomètres de la ville Abou Dabi, dans le désert d'Al Gharbia. Français naturalisé américain, ce dernier est entre autres connu pour avoir emballé le Pont Neuf à Paris dans d'immenses toiles de polyester en 1985. D'après un communiqué, ce dernier serait d'ores et déjà parvenu à convaincre la famille royale d'abriter la structure pharaonique dans l'émirat. Son projet de construction devrait débuter à partir de l'année 2015. Comme il l'a indiqué à l'Observer, le Mastaba s'inspirera pour beaucoup de la culture architecturale islamique, jouant avec simplicité avec les couleurs.
Pour le moins étonnante, cette idée avait d'abord vu le jour dans les années 1970 avant d'être abandonnée. Pour l'heure, le budget nécessaire pour concrétiser ce projet est estimé à 260 millions d'euros. Si la modalité d'un tel financement n'a pour l'heure pas encore été abordée, l'artiste Christo a quant à lui fait savoir qu'il serait prêt à mettre 10 millions d'euros de sa poche. Toujours selon le plasticien, 2 millions de visiteurs pourraient faire le déplacement chaque année pour admirer son œuvre.