Un second AVC peut-il en soigner un autre ?

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Des scientifiques estiment qu'un second AVC peut remédier aux effets pernicieux du premier
Des scientifiques estiment qu'un second AVC peut remédier aux effets pernicieux du premier

Des chercheurs américains affirment que dans certains cas, contracter deux fois la même maladie grave favorise la guérison, ou du moins la récupération totale ou partielle après le traumatisme dû au premier choc. Leur étude s’est focalisée sur le cas précis de l’AVC.

Peut-être que bientôt on apprendra qu’un cancer peut en guérir un autre, mais il est encore trop tôt pour penser qu’une grippe peut en soigner une autre.

D’après une étude menée par l’Université John Hopkins de Baltimore, il semblerait que développer au moins 2 accidents vasculaires cérébraux faciliterait la récupération du patient. Un AVC résulte de l’interruption brutale du flux sanguin au niveau du cerveau. L’obstruction d’une artère est la cause la plus fréquente de ce phénomène. L’AVC peut être fatal ou entraîner des séquelles invalidantes plus ou moins importantes.

 

Le paradigme clé des spécialistes

La récupération d’une fonction motrice n’est possible que si une rééducation acharnée est entreprise dans les plus brefs délais (un à deux jours après le choc initial). Au-delà de sept jours, l’entrainement ne donnera aucun résultat à cause de la notion de “fenêtre de plasticité” ou de récupération créée par l’AVC. L’idée des chercheurs serait donc de rouvrir délibérément cette fenêtre de tir pour optimiser la récupération grâce à une rééducation précoce. Ils ont ainsi décidé de provoquer un second AVC sur une aire cérébrale (pré-motrice) proche de la première pour recréer les conditions de la plasticité.

Les expériences ont été menées sur des souris. Un premier AVC provoqué dans une région du cortex moteur a affecté les pattes avant. Un second AVC a ensuite été provoqué dans le cortex agranulaire médian des souris n’ayant que partiellement récupéré du premier choc du fait d'un entrainement tardif. "Cette zone est responsable de la planification du mouvement.”, précise Steven Zeiler, co-auteur de l’étude. Après quoi, les scientifiques ont de nouveau entrainé les souris en espérant un retour à la normale.

 

Des résultats surprenants

Après le premier AVC, ils ont remarqué une légère amélioration spontanée, suivie d’une amélioration moyenne après rééducation. Après le deuxième AVC et la chute initiale des performances, les souris ayant été entrainées ont retrouvé l’usage complet de leurs membres ! “Il est donc évident qu’un second AVC peut permettre de mieux récupérer d’un AVC antérieur lorsqu’il est ménagé pour.”

Cependant, provoquer un second AVC réparateur “n’est pas une solution thérapeutique envisageable pour des patients humains”, selon Steven Zieler. D’autres moyens doivent être trouvés à cette fin.