Sans le vouloir, nous relions souvent une odeur à un lieu et c’est ce mécanisme curieux qu’a décidé d’exploiter Kate Mc Lean. L’étude qu’elle a réalisée retrace les odorats de certaines grandes villes du monde. Si cette enquête possède des allures scientifiques, elle n’en est pas moins artistique et permet de s’intéresser au pouvoir des odeurs sur notre subconscient.
L’idée de la cartographe et designer Kate Mc Lean fera frémir plus d’un nez. On relie souvent une odeur à un souvenir, que ce soit une personne, un moment ou un lieu. Sans le savoir nos narines ont aussi une très bonne mémoire, et c’est ce que ce projet démontre encore une fois.
A la recherche des odeurs de villes en villes
Intéressée par les souvenirs et les odeurs, elle a décidé de réaliser une carte olfactive de grandes villes (Glasgow, Edinbourg, Newport, New York, Amsterdam et Paris). Mousse à raser, miel, crème solaire, diesel, beaucoup d’odeurs bien différentes ont pris place sur les cartes de la chercheuse. Sa démarche est donc davantage artistique que scientifique si on se fie aux recherches qu’elle a entreprises pour colorer ses cartes.
Son approche est d’autant plus humaine qu’elle a consisté à interviewer un échantillon diversifié de personnes. Qu’ils soient touristes, nouveaux arrivants ou d’anciens résidants, elle leur demandait leurs impressions, parfois même en se baladant dans la ville avec eux.
Des odeurs reliées aux émotions des souvenirs
Pour élaborer ses cartes, elle dessine les contours selon la portée et l’intensité des odeurs des personnes qu’elle a interrogées. Elle opère aussi différemment de ville en ville : pour Amsterdam, par exemple, elle a parcouru la capitale à l’aide d’un "nez" employé dans une entreprise de parfums, ce qui lui a permis d’avoir un point de vue différent.
Parfois certaines odeurs ont besoin d’être comprises, par exemple quand quelqu’un lui explique que Paris sent le miel. Après réflexion, elle a trouvé que la source de cette odeur venait des nettoyants pour parquets à la cire.
Et les Parisiens sont chanceux puisque la carte concernant la capitale française est interactive : elle invite le public à sentir les odeurs. En effet des échantillons de parfums décrits y sont accrochés. Une fois l’odeur sentie, la personne est invitée à se souvenir de ce que lui rappelle l’odeur et à le décrire sur un post-it, puis à l’accrocher auprès de la bouteille sur la carte. En tout, 530 notes d’odeur colorient la carte de notre chère capitale.
En général les lieux sont reliés à un souvenir, par exemple lors de la cartographie de Newport, beaucoup de gens déclaraient que l’odeur de l’océan correspondait à celle de leur maison.
Une meilleure prise en compte du pouvoir de son nez
En plus de fasciner un grand nombre de gens, beaucoup ont réalisé qu’ils faisaient appel à leur sens olfactif malgré eux.
Même si les cartes de l’auteure sont particulièrement jolies et curieuse à lire et sentir, cette enquête lui aura permis certaines conclusions sur notre comportement par rapport aux différentes fragrances. Elle en a conclu que chaque odeur était rattachée à une émotion, que le café aidait tout particulièrement à se remémorer des histoires, tandis que le parfum encourage les gens à mentionner d’autres personnes. Quant au vin, il permet de mieux se remémorer un événement passé. De quoi faire un peu plus attention à ce que nous ressentons lorsque nous flânons dans certains lieux.
Sources : Slate et The Smithsonian