Non, le fait de vieillir ne rendrait pas pour autant plus sage, bien au contraire, d'après une étude australo-américaine.
Une équipe de chercheurs américains et australiens est arrivée à la conclusion que les personnes âgées qualifiées prennent davantage de mauvaises décisions que les plus jeunes. Pour ce faire, les scientifiques ont réuni un groupe de 135 personnes de 12 à 90 ans. En échange de leur participation, les volontaires ont reçu la somme de 125 dollars (90 euros). Ils ont été amenés à répondre à une série de questions destinées à évaluer leur aversion du risque, la consistance de leur pensée et leur rationalité.
Résultat : par rapport aux autres tranches d'âges, les personnes les plus âgées sont plus enclines à parier sur des petites sommes sûres qu'à investir des gains conséquents sans certitude. Mais, comme le met en évidence Business Insider, le phénomène est radicalement opposé dès lors qu'il s'agit de perdre de l'argent. Les auteurs de l'étude détaillent ainsi que les séniors qualifiés prennent contre toute attente plus de mauvaises décisions que des personnes plus jeunes.
Inutile dans ce cadre de pointer les possibles maladies mentales, puisque tous les participants ont subi des examens en ce sens avant le test. Mais alors comment expliquer le phénomène ?
Deux types d'intelligence chez les personnes âgées
Une autre étude réalisée cette fois par l'université de Columbia est arrivée à la conclusion qu'il y aurait deux types d'intelligence chez les personnes âgées : celle dite "fluide", tournée vers l'apprentissage et le traitement d'informations, et celle dite "cristallisée", qui s'appuie sur l'expérience et les connaissances cumulées.
Dans le cadre de cette étude, détaille Science Daily, des sujets âgés de 18 à 82 ans ont répondu à un questionnaire évaluant les deux types d'intelligence. Comme dans la première enquête, les anciens ont montré qu'ils étaient moins effrayés à l'idée de perdre de l'argent. En outre, bien que les chercheurs admettent que l'intelligence fluide baisse avec l'âge, ils soulignent néanmoins que les connaissances acquises au cours de la vie ont un effet compensatoire sur la difficulté d'apprentissage de nouvelles informations.
À noter qu'avec l'âge, la mémoire baisse et devient plus sélective. De fait, les plus âgés ont donc tendance à ne retenir que les informations les plus importantes.
Comment lutter contre le déclin de la mémoire ?
Pour les chercheurs de Columbia, il faudrait mettre en œuvre des solutions pour aider les plus âgés à cultiver leur intelligence fluide. De même, il faudrait prendre des décisions plus réfléchies tout au long de notre existence de façon à préserver les ressources cognitives nécessaires.
Mais pour autant, selon Forbes, rien ne garantit que nous ne ferons pas des choix saugrenus dans quelques années, tout simplement parce que les scientifiques ne s'appuient que sur des spéculations. De là à dire que les études américaines comportementales sont exagérées, il n'y a qu'un pas…
Sources : ScienceFaily, NCBI, Business Insider, Forbes, Slate