Accusées de favoriser le blanchiment du corail et de contenir des produits chimiques, les crèmes solaires traditionnelles sont depuis peu mises en concurrence avec des produits biologiques. Mais notre peau est-elle réellement aussi bien protégée par les cosmétiques bio, et quelle est la différence entre ces deux catégories de produits ?
À l'heure où certaines études pointent les effets néfastes produits par les crèmes solaires sur notre environnement et notamment sur le corail, il pourrait être tentant de se tourner vers leur pendant biologique. Mais qu'est-ce qui les distingue réellement ?
Différence entre une crème bio et une traditionnelle
À l'inverse des crèmes classiques, les cosmétiques bio labellisés Ecocert ou Cosmebio sont tenus de contenir au minimum 10 % d'ingrédients issus de l'agriculture biologique. En revanche, les ingrédients végétaux, à l'instar des huiles essentielles, doivent pour leur part renfermer 95 % de produits biologiques.
Quoiqu'il en soit, la principale différence entre une crème traditionnelle se situe au niveau du filtrage anti UV : dans les crèmes classiques, ce sont dans la plupart des cas des filtres de synthèse qui sont utilisés, à l'inverse des crèmes bio, qui contiennent des filtres minéraux tels que l'oxyde de zinc ou encore de titane. À noter que les crèmes bio comportent aussi considérablement moins de conservateurs, de colorants, de parfums de synthèse ou de parabens.
Est-ce une bonne chose pour la santé ?
Pour le moment, aucune étude ou analyse n'est venu ternir l'image des crèmes bio sur le plan de la santé. D'ailleurs, contrairement aux filtres de synthèse, les filtres minéraux contenus dans ces dernières ne peuvent pas pénétrer dans la peau et présentent moins de risques que les équivalents chimiques. Reste que, comme le met en évidence l'UFC Que Choisir, pour éviter la fameuse marque blanche sur la peau, certains fabricants en ont peu à peu fait des nanoparticules.
Or, le doute reste à ce titre entier, ou presque, puisque l'UFC Que Choisir souligne qu'une étude de l'Université de Lausanne avait permis de montrer que le dioxyde de titane sous forme de nanoparticules pouvait entrainer une activité inflammatoire au niveau des poumons et du péritoine. Pire : un potentiel effet cancérigène pourrait être répercuté.
Néanmoins, il n'y a pour l'heure aucune certitude en la matière, contrairement aux filtres de synthèse (ex : oxyde de benzène) qui pénètrent la peau et dont les effets nocifs sont connus. Résultat : les crèmes bio pourraient bien représenter une meilleure alternative.
Quid de la protection offerte par une crème bio ?
Sachant que les indices de protection sont contrôlés de la même façon que pour les crèmes classiques, la crème bio protège tout aussi bien. Mais il faut bien à veiller à appliquer cette dernière régulièrement tout en s'assurant que les huiles essentielles contenues ne sont pas photo-sensibilisantes. À noter, enfin, que les crèmes contenant de l'alcool risquent d'assécher la peau.
Et pour l'environnement ?
Sachant que les filtres minéraux sont biodégradables, ces derniers ne font courir aucun risque aux écosystèmes, ce qui n'est pas le cas des filtres UV classiques. D'une manière générale, s'agissant des crèmes traditionnelles, il est important de remarquer que 25 % de la crème est éliminée au bout d'un quart d'heure, en mer. Tant et si bien que plus de 4 000 tonnes de résidus de crèmes solaires se logeraient tous les ans sur les massifs coralliens. Au-delà du blanchiment du corail, le plancton subirait lui aussi les conséquences des crèmes solaires non naturelles.
Sources : UFC Que Choisir, h2o-at-home