L'institut de sondages Ifop réalise chaque année un "Concours national des villes", consistant à poser à la population des villes de plus de 20 000 habitants des questions concernant leur rapport à la ville, leur perception et appréciation de l'action de leur municipalité et à leur demander d'imaginer la ville idéale. Le sondage a été mené auprès de 1001 résidents de villes de plus de 20 000 habitants, selon la méthode des quotas, du 29 janvier au 1er février 2013, par Internet.
Il ressort de l'étude que les Français sont globalement contents de leur ville, qu'ils approuvent en majorité l'action de leur commune (mais pas sur tous les plans) même s'ils ont de fortes attentes sur des sujets comme l'emploi, le développement économique et la sécurité des biens et des personnes. De façon générale, les gens résidant en France sont 85 % à être plutôt satisfaits de vivre dans leur commune (dont 29 % de "très satisfaits", et 56 % de "satisfaits"), donc seulement 15 % ne le sont pas (dont 13 % se disent "peu satisfaits" et 2 % "pas du tout satisfaits"). En termes d'évolution, les choses sont plus mitigées, avec 65 % de gens qui pensent que leur ville a changé "plutôt en bien" et 35 % qui pensent qu'elle a changé "plutôt en mal".
Dans le détail, les personnes qui trouvent l'évolution de leur ville positive sont plus nombreuses entre 18 et 34 ans, et au-delà de 65 ans. Ils sont aussi plus nombreux au fur et à mesure que la taille de leur ville augmente, mais la proportion redescend à Paris et dans son agglomération. Cette proportion a aussi tendance à diminuer avec l'ancienneté (une personne restée longtemps dans la même ville aura plus de chance de trouver qu'elle évolue plutôt en mal qu'une personne qui y habite depuis moins longtemps). Enfin, plus la personne a des opinions politiques marquées à droite, plus il y a de chance qu'elle considère que sa ville a changé en mal.
Les Français plus sévères pour juger de l'action municipale
La deuxième partie du sondage concerne les domaines précis d'action de la municipalité, et son action globale dans l'ensemble de la commune. Les réponses sont plus partagées, et comme les questions sont ouvertes, les diverses attentes des citoyens se précisent. Concernant leur perception du travail de la municipalité sur l'ensemble de la commune les participants sont 73 % à le juger positif (8 % le jugent "excellent" et 65 % "bon") pour 27 % qui le jugent négatif (23 % '"médiocre" et 4 % "mauvais"). Pour la répartition des réponses entre les différents profils des répondants, elle correspond exactement à celle des réponses à la question sur l'évolution de leur ville.
Dans le jugement porté sur les domaines précis d'action municipale, le degré de satisfaction s'étend de 73 % pour le domaine où son travail est jugé le plus satisfaisant ("l'offre culturelle et de loisirs") à seulement 35 % (contre 65 % d'insatisfaits) pour le moins satisfaisant : le stationnement. L'architecture et le patrimoine (69 %), le cadre de vie (68 %) et les transports (64 %) sont parmi les plus appréciés, alors que la participation des habitants aux décisions qui les concernent (44 %) et la situation économique et l'emploi (41 %) sont ceux qui sont jugés les moins satisfaisants.
Paradoxalement, les domaines dans lesquels l'attente des personnes interrogées est la plus forte sont ceux qui constituent le moins une priorité aux yeux des mêmes habitants. L'emploi et le développement économique, dont 91 % des personnes déclarent qu'ils ont à leur égard une forte attente vis-à-vis de la municipalité, ne constitue une priorité que pour 52 % d'entre eux. A l'inverse, là où l'attente est la moins forte, l'animation, les activités culturelles et sportives, le plus grand nombre de personne pense qu'il s'agit d'une priorité pour l'action municipale. L'explication réside sans doute dans le partage des compétences entre l'Etat et les différents échelons de collectivités territoriales. Les sujets qui concentrent le plus d'attentes (emploi, sécurité, transports) ne sont pas de la compétence de la municipalité, mais des départements ou de l'Etat. Les gens perçoivent qu'ils ne figurent pas au rang des priorités car l'échelon municipal n'est pas le plus compétent pour agir.
Dans la dernière partie, qui est censée décrire la ville idéale, les personnes interrogées reprennent les réponses aux questions précédentes, et ajoutent une préoccupation centrale : l'environnement. En effet, si les Français considèrent qu'une ville idéale doit avant tout offrir du développement économique et de l'emploi quand on leur demande de choisir entre plusieurs réponses (52 %), en réponses ouvertes ils mettent en premier lieu l'environnement et le cadre de vie (31 %). La sécurité arrive en deuxième position, avec les transports (10 %), puis l'économique et le social (8 %), l'animation de la ville (6 %) et l'urbanisme et le logement (5 %).
Sources : IFOP