D'après une étude de l'Inpes publiée aujourd'hui par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, les Français dorment en moyenne 7h13 chaque nuit mais considèrent ce temps insuffisant pour récupérer pleinement. Parmi eux, une personne sur trois se plaint de troubles du sommeil.
Sous l'influence des nouveaux écrans (Internet, appareils mobiles, catch-up TV, podcasts, etc.), auxquels ils consacrent toujours plus de temps, les Français voient leurs nouvelles habitudes de vie affecter considérablement la durée et la qualité de leur sommeil. À cela s'ajoutent des trajets plus longs pour rejoindre leur poste de travail. Conséquence : ils sont plus de 30 % à faire état de troubles du sommeil dont 20 % à souffrir d'insomnie chronique depuis plus d'un mois. Ces symptômes sont souvent associés à une fatigue excessive.
D'après une enquête menée par l'Inpes (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) sur 27 653 personnes âgées de 15 à 85 ans, la durée moyenne de sommeil des Français est de 7h13 par jour. Mais ils sont 18 % à dormir moins de 6 heures par nuit (24 % des d'hommes et 16 % des femmes). Une durée réduite qui augmente considérablement les risques de diabète de type 2, d'obésité et de maladies cardio-vasculaires.
Les premiers concernés par cette étude sont les jeunes de 15 à 19 ans, dont le déficit de sommeil atteint en moyenne 54 minutes pour les jeunes filles et 41 minutes pour les jeunes hommes. Ce phénomène prendrait selon les experts racine dès l'entrée dans l'adolescence, entre 11 et 15 ans, avec une chute impressionnante de la durée du sommeil. Un ado âgé de 15 ans dormirait ainsi en moyenne 1h31 de moins par nuit qu'un enfant de 11 ans. Selon l'Inpes, cette baisse considérable ne serait pas relative à des facteurs biologiques mais à des causes environnementales ou sociales.
Ainsi, les horaires de cours, Internet, les jeux vidéo et le téléphone portable entraineraient une rupture importante entre le temps de vie et le temps de sommeil. Alors que les adolescents de 15 ans ont besoin normalement de 8 à 9 heures de sommeil notamment pour favoriser la croissance, 25 % d'entre eux dorment moins de 7 heures par nuit. Les pédiatres sont nombreux à s'en inquiéter, pointant entre autres la remise en cause de l'apprentissage, mais aussi de l'équilibre physique et psychique.
Problème : les dernières études montrent que ce phénomène se poursuit à l'âge adulte, notamment à cause du temps de transport journalier entrainant une somnolence diurne chez 20 % de la population, d'après une enquête de l'Institut de veille sanitaire (INVS). Aujourd'hui, 60 % des Français se disent fatigués après une nuit de sommeil.