Dès le mois de décembre prochain, dix départements français vont faire l’objet d’une nouvelle expérimentation de tests salivaires par la gendarmerie et la police nationale. Un dispositif conçu pour repérer les chauffeurs roulant sous l’emprise des stupéfiants.
D’après une information de 20minutes, un nouveau dispositif expérimental va voir le jour en décembre dans les départements des Alpes-Maritimes, de la Dordogne, de la Gironde, de l’Ille-et-Vilaine, de la Loire-Atlantique, de la Moselle, du Nord, de la Haute-Savoie, des Yvelines, et de Paris. Il s’agit d’un test salivaire permettant le dépistage des chauffeurs roulant sous l’emprise de stupéfiants, selon la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).
Cette expérimentation devrait s’étendre sur six mois, et en cas de réussite se généraliser à compter du 1er juin dans l’ensemble de la France.
Des statistiques préoccupantes
Ce projet découle d’un constat simple : la drogue au volant tue. Il suffit pour s’en convaincre de s’en référer aux statistiques. Ainsi, un cyclomotoriste sur trois en cause dans un accident mortel est contrôlé positif aux stupéfiants, de même qu’un motocycliste sur cinq et un conducteur de voiture sur sept, selon la Mildeca. Résultat, l’usage des stupéfiants serait le principal facteur d’un accident dans 4 % des cas.
Toutefois, même si des tests de dépistage sont d’ores et déjà actuellement en place, ces derniers sont particulièrement complexes à appliquer par les forces de l’ordre. Pourquoi ? Parce qu’à l’issu d’un test salivaire, une prise de sang effectuée à l’hôpital doit ensuite venir le confirmer. De fait, deux policiers sont tenus dans la plupart des cas d’attendre le résultat de la prise de sang des heures durant avec le chauffeur.
Un système basé sur un simple coton-tige
Les nouveaux tests mis en place vont se révéler nettement moins chronophages. Leur principe va en effet reposer sur un double test salivaire : en pratique, le conducteur devra se passer un coton-tige dans la bouche, et si le test est positif réitérer la chose afin de déterminer quelle substance a été prise. À noter que cette nouvelle expérimentation va être réalisée anonymement grâce à des volontaires. Et ses résultats seront comparés à ceux de l’ancienne méthode pour vérifier son efficacité.
D’après les chiffres officiels, 48 000 conducteurs ont été contrôlés positifs aux stupéfiants sur 144 000 tests réalisés, en 2013. Une personne dans ce cas de figure encourt deux ans d’emprisonnement et 4 500 euros d’amende. À cela s’ajoute la suspension administrative du permis de conduire, pour deux à six mois. Mais la peine peut passer à 7 ans et 100 000 euros d’amende, en cas d’homicides involontaires ou de blessures.
Sources : drogues.gouv, 20minutes