De nouvelles études réalisées par le Biodiversity research institute ainsi que le Zero mercury working group mettent une nouvelle fois en garde les consommateurs contre les risques de la pollution au mercure contenue dans le poisson. D'après la coalition Zero mercury, cette dernière pourrait augmenter de 50 % dans l'océan pacifique d'ici 2050.
En vue d'endiguer la recrudescence du mercure dans les océans, le Biodiversity research institute et le Zero mercury working group se sont lancés dans une vaste recherche sur les effets néfastes de cette pollution. Il en ressort que ce métal hautement toxique est fortement présent chez les gros poissons prédateurs. C'est notamment le cas du requin, de l'espadon, mais également de certaines espèces de thon – et ce d'autant plus lorsqu'elles sont crues –, que l'on retrouve bien souvent parmi les fameux sushis.
"Les sushis tuent votre cerveau" titre le site d'information américain Global Post, dans un article découvert par Slate. À en croire les dernières études, le mercure aurait des effets pour le moins nuisibles sur le développement du cerveau, et ce même ingéré à petite dose. Ce que le Docteur Edward Groth, entre autres conseiller à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) atteste, soulignant même que des niveaux d'exposition considérés comme sûrs par les seuils officiels génèrent en réalité des effets indésirables. Tant et si bien qu'un rapport préconise désormais de réduire ces valeurs à un quart des recommandations actuellement en vigueur aux États-Unis. Celui-ci conseille par ailleurs d'éviter le thon rouge et le marlin du pacifique.
Comme l'a révélé le Global Post, les autorités américaines avait en réalité pris conscience de ce phénomène de nocivité du mercure dans l'alimentation dès les années 1950. C'est en effet à ce moment que l'usine pétrochimique de Minamata au Japon s'était délestée de ses eaux polluées dans l'océan. Résultat : la concentration de mercure avait entrainé des milliers d'empoisonnement. Des cas de folie, de malformations ou encore de mort avait alors été relevés.
Pour autant, aux États-Unis, aucun cas de contamination au mercure lié directement à la consommation de poisson acquis en magasin n'a pu être démontré, selon l'institut national américain des pêcheries. Et à l'inverse, pas moins de 84 000 décès sont relevés aux États-Unis chaque année à cause d'un déficit en Oméga 3, le fameux acide gras contenu dans les poissons. En conclusion, les études n'invitent donc pas les consommateurs à faire l'impasse sur le poisson mais à faire leur choix parmi les espèces les moins exposées au poison. Aficionados de sardine, de saumon, de haddock, de cabillaud, de bar ou encore de hareng, rassurez-vous, ces derniers sont peu concernés par la pollution au mercure.