Les fumeurs sont-ils des parents comme les autres ? Tel est l'angle de la nouvelle étude sur le tabac car, si le fumeur est devenu une cible privilégiée ces derniers temps - la cigarette est interdite peu à peu dans de nombreux lieux couverts comme à ciel ouvert sous peine d'amende - peu d'études se sont penchées sur le coté humain de la chose : finalement, l'éducation d'un fumeur est-elle si différente de celle d'un non fumeur ?
Afin de répondre à cette question, la compagnie pharmaceutique Pfizer a recueilli les témoignages de 6 271 fumeurs. Les questions étaient axées d'un point de vue économique, car celui-ci est neutre à propos de l'argent dépensé pour l'enfant – vêtement, nourriture, loisirs…
Les divers moyens adoptés pour parvenir à fumer
Sachant que le paquet de cigarettes le moins cher vaut quelques 6,30 €, un gros fumeur dépense près de 200 € tous les mois s'il en fume un par jour. Soit plus de 2 000 € par an. Résulat : le budget est salement amoché. De fait, sur les 6 000 personnes, 65 % (soit plus de 4 000 d'entre eux) ont admis être sous pression financière à cause du tabac.
Et si 50% des fumeurs sont préoccupés par les dettes, ils admettent ne pas vouloir s'arrêter pour autant. Face à cette situation, les moyens sont divers pour trouver l'argent coûte que coûte, même s'il s'agit d'actes imprudents ou malhonnêtes.
Ainsi, 1 fumeur sur 6 se sert des économies mises de coté au long de sa vie pour s'acheter du tabac. D'autres volent de l'argent à la famille ou aux amis (4,4 %), font des demandes de nouvelles cartes de crédit (11 %), se privent de manger (7 %) et vont jusqu'à mendier dans la rue (2 %).
Quel impact sur l'enfant ?
L'enfant est, malgré lui, la première victime des stratagèmes d'économies. Aussi, les plaisirs divers lui sont réduits voire supprimés : certains parents n'envoient plus leurs enfants en voyages scolaires (environ 7 %), d'autres réduisent les achats de jouets (17 %) ou les dépenses pour les anniversaires et Noël (20 %).
Mais les conséquences sur la vie familiale peuvent être plus importantes car les vraies dépenses sont ailleurs : c'est la nourriture et les habits. Alors que certains reconnaissent avoir privé leur enfant de repas ou de boisson (17 %), d'autres admettent avoir réduit, voire supprimé les friandises et autres gourmandises pour n'acheter que l'alimentation strictement nécessaire (35 %).
De plus, 1 sur 5 reconnait réduire les dépenses de vêtements et de chaussures, soit en en achetant moins, soit en prenant de la moins bonne qualité, tandis que d'autres coupent le chauffage afin de baisser au maximum la facture d'électricité. Quand toutes les ressources sont épuisées, il reste une solution plus directe : voler à la source, en piochant dans la tirelire de l’enfant, en allant parfois jusqu'à la vider (presqu'une personne sur 10).
Sources : Pfizer ; Daily Mail