Dans la nuit de lundi à mardi, dans le cadre de la loi sur la consommation, les députés ont autorisé la vente des tests de grossesse et d'ovulation dans les grandes surfaces. Par ce biais, le gouvernement souhaite faire baisser les prix de ces produits, mais les pharmaciens pensent que cela va augmenter le risque d'avortements et de grossesses non désirées.
Après l'autorisation accordée par les sénateurs en septembre dernier, c'est maintenant au tour de l'Assemblée nationale d'autoriser la vente des tests de grossesse dans les grandes surfaces. Une mesure validée dans le cadre de l'examen en deuxième lecture du projet de loi sur la consommation. De fait, les pharmaciens ne sont donc plus les seuls à pouvoir distribuer des tests diagnostiquant la grossesse et des tests d'ovulation.
Les pharmaciens inquiets
Si le gouvernement voit dans cette autorisation – par ailleurs accueillie favorablement par le planning familial – un levier pour faire tomber les prix et ainsi favoriser l'accès pour tous à ces produits, l'amendement est vu d'un mauvais œil par les pharmaciens, qui soulignent qu'ils ne seront plus en mesure de joueur leur rôle de conseiller. L'Union des syndicats des pharmaciens d'officine (USPO) estiment ainsi que ces autotests présentent des risques de mauvaise utilisation et mauvaise interprétation pouvant entraîner des grossesses non désirées et des interruptions volontaires de grossesse.
Vers un renforcement des notices d'utilisation
Bien conscient de l'inquiétude des professionnels, Benoit Hamon, qui soutient ce projet de loi sur la consommation, a fait savoir que les notices allaient être renforcées. Selon le secrétaire général du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), toutefois, le test de grossesse ne nécessiterait pas systématiquement une information médicale spécifique.
Sources : assemblee-nationale, senat, LeMonde