Pourquoi ne parvient-on pas à se rappeler les vieux souvenirs de notre enfance ? Si les plus petits marchent, parlent et commencent à contester l'éducation, c'est bien qu'ils sont conscients et comprennent ce qui leur est dit. Pourtant, ils n'en conservent aucun souvenir. Personne ne parvient à se rappeler ses premiers mots, ses premiers pas, ou son premier jour de crèche, et rares sont ceux qui se souviennent de leurs classes de petite section. Un scientifique canadien a découvert le pourquoi : nous sommes tous amnésiques.
Cette découverte est le fruit d'une étude menée par un chercheur canadien, Paul Frankland. Selon ses résultats, l'hippocampe, organe essentiel au stockage de la mémoire, se développe si vite durant les trois premières années que les informations n'y restent pas. Ce processus de développement des neurones, appelé neurogenèse, expliquerait la difficulté de se remémorer la jeune enfance.
Enfant de 3 ans ou malade d'Alzheimer, du pareil au même ?
Pour en arriver à ces conclusions, le scientifique a testé l'augmentation et la diminution des neurones chez des rats : des vieux rats ont été remis en condition de neurogenèse, comme s'ils étaient encore des souriceaux en développement, et inversement pour les plus jeunes, dont le cerveau a été mis en condition de vieillesse. Ainsi, les vieilles souris ont perdu de la mémoire, tandis que les jeunes, elles, en gagnaient. En effet, si les neurones permettent de perfectionner les capacités d'apprentissage, leur création et leur développement chassent les vieux souvenirs.
Ainsi, les enfants de moins de 3 ans ne retiennent pas les erreurs qu'ils font et, si certaines interdictions ou expériences deviennent des réflexes (un enfant qui se brûle retient que le feu est dangereux, sans pour autant se souvenir pourquoi), d'autres disparaissent. C'est aussi pour cela que certaines situations ou certains lieux peuvent donner l'impression d'avoir déjà été visités ou vécues. Très différents du "déjà vu", ces moments ne sont qu'un vague souvenir, impossible à restituer précisément. A contrario, certains détails de souvenirs peuvent persister, sans le contexte. Aussi, jusqu'à 7 ans, la mémoire serait instable et les souvenirs flous. Ces découvertes, inédites, remettent en question la psychologie infantile et l'approche de l'enfant.
Sources : Psychomedia.qc.ca