Selon le président de Keolis, filiale de la SNCF chargée du transport dans une large partie des agglomérations de l'Hexagone, la fraude dans les transports représenteraient 600 millions d'euros chaque année en France. Raison pour laquelle le groupe envisage de faire de ce phénomène sa "priorité" en 2014.
En charge d'une grande partie des réseaux urbains de transport, Keolis, filiale de la SNCF compte mettre en place un dispositif de dissuasion pour limiter la fraude en 2014. C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre son président, Jean-Pierre Farandou, lors d'une annonce faite aux 24èmes rencontres nationales du transport public, qui se déroulent à Bordeaux jusqu'au 29 novembre.
Pour lui, la question de la fraude en France est un enjeu de fond, et il est normal que les usagers payent pour le service qui leur est proposé. Et de rappeler que les prix sont nettement plus intéressants que dans nombre de pays européens. Pour preuve, les Français achetant leur titre de transport paieraient en en réalité entre 30 et 33 % du coût réel du transport.
Une fraude estimée à 600 millions d'euros
La SNCF estime à 400 millions d'euros en moyenne par an le coût annuel de la fraude sur son réseau, la RATP à 100 millions d'euros et Keolis à 100 millions de plus sur le reste du transport urbain. C'est donc 600 millions d'euros au total. Même si Keolis ne projette pas de tout récupérer, le groupe espère être en mesure d'en recouvrer une bonne partie.
La majorité des gens fraudent de temps à autre
Pour être en mesure de résoudre le problème, Keolis a tenté de comprendre comment s'expliquait cette fraude et d'où elle venait. Or, d'une manière générale, le taux moyen de fraude est de 10 % sur la totalité du réseau, c'est donc peut-être qu'il y a 10 % de fraudeurs. Néanmoins, le groupe s'est rendu compte après étude que 60 % des personnes ont fraudé au moins une fois sur le réseau. Résultat : la plupart des usagers frauderaient de temps à autre.
C'est la raison pour laquelle Keolis entend mettre en place des solutions telles que la tarification sociale ou encore la tarification pour les trajets courts pour dissuader les usagers. Aussi, les applications mobiles pour acheter son titre de transport à distance pourraient également apporter une solution.
Vers un renforcement des contrôles
Keolis va prochainement faire appel à ses personnels administratifs pour soutenir ponctuellement les contrôleurs, parfois pas assez nombreux. À noter que la ville de Lille, qui a récemment enregistré une importante augmentation de fraude avec l'arrivée d'une nouvelle billettique, est particulièrement visée par le dispositif.
Sources : Rencontres nationales du transport public, 20minutes, France 3