Le gouvernement vient de confirmer, ce mercredi 1er octobre, l’augmentation de 2 centimes par litre de la taxe sur le diesel. Une hausse prévue pour compenser l’arrêt de l’écotaxe, mais aussi pour financer des projets d’infrastructures.
Pas sûr que les automobilistes goûtent l’abandon de l’écotaxe, notamment rendue possible par les mouvements des transporteurs routiers et Bonnets rouges. Ce matin, le gouvernement a en effet présenté son projet de budget pour 2015. Au programme, entre autres : une augmentation considérable des taxes sur le diesel, en vue de combler le trou relatif à l’arrêt partiel de l’écotaxe, le fameux prélèvement qui a embrasé la Bretagne il y a un an. Bien décidés à faire cesser une bonne fois pour toutes ce prélèvement, les transporteurs ont de nouveau manifesté hier en bloquant l’accès de la préfecture de Rennes.
Résultat, le ministre des Finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, ont officialisé ce matin l’augmentation des taxes sur le gazole de 2 centimes par litre. L’ennui, c’est que, pour les conducteurs, cette hausse n’est pas seule.
L’augmentation de la taxe carbone à venir…
Les parlementaires ont dernièrement voté une hausse de la taxe carbone, qui concernera le diesel et les autres carburants. Celle-ci, qui va entrer en vigueur à compter du 1er janvier 2015, s’élève également à deux centimes. De fait, l’augmentation totale va atteindre 4 centimes de plus par litre l’année prochaine pour les véhicules diesels. Et si l’on se réfère aux prix en ce moment de rigueur à la pompe, le surcoût s’élèverait à 2,40 euros pour un plein de 60 litres, soit environ une vingtaine d’euros de plus par an. Reste que cette unique hausse de 2 centimes évoquée aujourd’hui suffirait à rapporter 600 à 800 millions d’euros à l’État. Une somme qui permettrait de réduire la baisse de rentrée d’argent relatif à l’écotaxe. Rappelons que la mise en place des portiques au-delà des 15 000 km de voies routières aurait dû générer 1 milliard d’euros net.
Repensée de manière à apaiser les mouvements des routiers et Bonnets rouges, le nouveau dispositif, appelé "péage de transit poids lourds" ne va pas s’étendre sur plus de 4 000 km de voies, pour un gain estimé de 300 millions d’euros. Restait donc à trouver 600 millions d’euros…
Aussi : que va changer le nouveau système de "péage de transit poids lourds" ?
Une mesure loin de faire l’unanimité
Pour le député PS et administrateur de l’Agence de financement des infrastructures de transport (Afift), Gilles Savary, il n’est pas normal que les ménages payent à la place des transporteurs routiers. D’autre part, la somme de 2 milliards d’euros serait, selon lui, en réalité nécessaire au financement du développement de la rénovation des transports tels que les trains et les tramways.
À noter que par le passé, Ségolène Royal avait de son côté soumis l’idée d’une taxation des sociétés d’autoroutes, dont les bénéfices n’ont cessé de décoller au cours des dernières années.
Sources : ladepeche, francenetinfos