Le bac approchant, le stress augmente et l'idée de l'antisèche commence à en tenter plus d'un. Le Tricheur des années 2010 est une version évoluée du tricheur traditionnel. Et son pire ennemi, le Surveillant d'examen, sort lui aussi les grands moyens pour réprimer les tentatives de fraude. Cette lutte acharnée depuis que l'Homme est Homme, va à nouveau avoir lieu d'ici quelques jours. Voici donc les différents moyens mis en place pour garantir un pourcentage minimum de fraude durant ce bac 2013 et, évidemment, les nouvelles conséquences que vous encourez si vous êtes surpris.
L'ingéniosité des jeunes pour masquer le plus possible leur petit pense-bête n'a pas de limite et, avec l'arrivée du high-tech, les possibilités sont infinies. Alors les moyens pour les contrer vont de plus en plus loin, et les risques en cas de délit coûtent alors plus cher qu'une mauvaise note.
De l'interdiction du smartphone à la fouille du soutien-gorge
Chaque année, quelques centaines de lycéens français sont pris la main dans le sac : cours entre les jambes, écritures sur le corps, sur la trousse, par terre bref, du grand classique que le Surveillant sait immédiatement repérer. Mais la nouvelle génération de tricheurs utilise désormais le téléphone portable, bénéficiant d'un accès à internet (cartes, biographies, dates, tout y est), d'une possibilité d'enregistrer les cours ou encore de communication silencieuse entre candidats. Le tricheur 2.0 est né. Les moyens de lutter contre aussi.
Pour pallier à ce type de triche, le retrait des téléphones portables, outil essentiel au tricheur moderne, est d'actualité pour cette édition du Bac. En effet, François Peillon, le ministre de l'Education Nationale a annoncé que, dans chaque académie, il y aura un détecteur de téléphone portable. La boîte noire repèrera immédiatement les téléphones qui n'auront pas été éteints en début d'épreuve. Car, sur les 419 cas de triche répertoriés l'année dernière, 166 étaient liés au portable.
Mais la répression va plus loin encore, et les sanctions sont désormais sérieuses. L'interdiction de passer des examens est la pression ultime qui finalement ne tombait que dans des cas isolés, sorte de menace un peu lointaine qui faisait bien rire. Rira bien qui dira le dernier, d'après les nouvelles mesures : le nouveau mot d'ordre de l'Education Nationale depuis quelques années - pas de quartier pour les fraudeurs - change la donne. En 2011, seuls 67 tricheurs ont été interdits de passer le Bac ou de s'inscrire dans un établissement public pendant 1 à 5 ans. En 2012, alors qu'il y a eu moins de fraudes détectées, il y a eu davantage de sanctions données : ils étaient plus du double à être lourdement condamnés, 140 en tout, soit un tiers des tricheurs démasqués.
A compter du 12 juin 2013, toute sanction sera marquée dans le livret scolaire, pour une durée différente selon la peine décidée. Toute votre vie, vous aurez dans votre dossier ce petit sigle "tricheur", pouvant mettre des barrières à votre avenir universitaire et professionnel.
En Chine, les autorités ont préféré fouiller les millions de candidats et d'interdire les soutiens-gorge à baleine métallique : cette dernière peut être utilisée pour les antisèches. Ainsi, 9 millions de jeunes filles sont passées sous le détecteur à métaux…
Et en cas de triche ?
Pour être bien certain qu'aucun candidat ne passe à travers les mailles du filet, la sanction peut être rétroactive. Aussi, le candidat pourra être poursuivi même après l'obtention de son diplôme qui lui sera alors enlevé, et annulé. Les sanctions seront ensuite écrites sur le livret scolaire.
Sachez qu'il n'y a nul besoin d'avoir été surpris en train de tricher pour avoir une sanction : une tentative interrompue par le surveillant vaut comme une tricherie. Vous pourrez continuer à rédiger votre examen, puis vous passerez devant un tribunal disciplinaire. En fonction de la gravité de la triche et de votre dossier scolaire, vous recevrez un blâme, une privation de la mention, un zéro à l'épreuve, l'annulation du bac, voire l'interdiction de se présenter au bac ou dans un établissement public pendant 5 ans. Si vraiment elle est jugée sévèrement, vous risquez une amende de 9000 € et de 3 ans d'emprisonnement. Endroit idéal pour philosopher.
Enfin, il faut mettre en lumière le paradoxe de la triche : à force de chercher le moyen infaillible de tricher, de le mettre en place, d'en faire les essais et de s'assurer de son bon fonctionnement, certains lycéens passeront plus de temps à préparer leur coup qu'ils n'en auraient mis pour apprendre leur leçon. Quitte à passer du temps à préparer le bac, autant s'éviter le stress…
Source : Service Public ; BFM