C'est une étude de l'Université de Laval, au Québec, qui l'affirme : le fait de consommer des boissons sucrées développe la densité mammaire de la poitrine. D'où des risques multipliés de contracter un cancer du sein.
Ce n'est pas la première fois que des chercheurs mettent en avant les dangers inhérents à la consommation de boissons sucrées : outre la prise de poids et l'obésité, on savait déjà que le risque de cancer de la prostate augmentait à compter d'une canette par jour chez les hommes. Toutefois, rien ne permettait jusqu'à présent de faire le lien avec le cancer du sein. Mais c'est maintenant chose faite : une étude réalisée par l'Université de Laval, au Québec, souligne ainsi que le fait de consommer des boissons gazeuses très sucrées renforce la croissance des cellules et multiplie ainsi les risques de développer des cellules cancéreuses, à savoir des cellules dites malignes.
En pratique, la consommation de sodas accélèrerait la densité de la poitrine, or des seins denses renferment plus de tissus conjonctifs, glandulaires et galactophores (autrement dit vecteurs de lait) que de tissus graisseux. Un regain de densité mammaire qui présenter plus de risques en matière de cancer du sein.
Quatre à six fois plus de risques à partir d'une densité de 75 %
Résultat, les femmes dont la densité de tissus mammaires atteint 75 % ont quatre à six fois plus de risques d'être touchées par un cancer du sein que les autres. Par ailleurs, une telle densité complique les diagnostics, dans la mesure où l'examen par mammographie est moins précis avec ce genre de poitrine. À noter que l'étude affirme que les femmes ménopausées consommant beaucoup d'aliments sucrés et celles non ménopausées buvant de nombreuses boissons sucrées ont une densité mammaire dite "majorée".
Jusqu'à présent, aucune étude n'était parvenue à identifier le lien entre régimes riches en aliments et boissons sucrés, de même que densité mammaire et statut ménopausique. Selon l'Université de Laval, les femmes buvant trois boissons sucrées par semaine et plus atteignent une densité mammaire dépassant de 3 % celles qui n'en consomment pas. En conclusion, Caroline Diorio, Professeur issu du département de médecine sociale et préventive de l'Université de Laval rappelle que la densité mammaire est l'un des prédicateurs les plus importants du risque de cancer du sein. Problème, selon elle : la consommation mondiale de sucre, sans compter tous les problèmes de santé relatifs à celle-ci, ne cessent d'augmenter.