Du bœuf contaminé par la tuberculose est chaque année vendu en France, révèle le journal britannique The Sunday Times. Cette révélation relance les débats houleux des scandales sanitaires qui secouent le France depuis bientôt un an. Alors que cela semblait être de l'histoire ancienne, le journal britannique précise qu'il s'agit de 28 000 bestiaux malades, qui transitent chaque année, sans que le consommateur n'en soit informé.
La tuberculose est un germe qui se développe très vite et se transmet rapidement. Aussi, pour éviter une contamination générale dans un troupeau, l'animal malade en est retiré. Pour pousser l'éleveur à être honnête sur la santé de ses bêtes, l'État le dédommage de sa perte : il n'a rien a perdre à cacher la maladie de son animal. Une fois la bête testée positive à la maladie, elle est en général écartée des autres, pour éviter le risque de transmission à l'Homme. Mais cette procédure n'est pas toujours respectée à la lettre…
Les autorités responsables, à l'origine de ces ventes
Une agence vétérinaire du gouvernement chargée du sort futur de ces bêtes les revend à un abattoir du Sommerset. Ce dernier exporte alors les carcasses en France, Belgique et Pays-Bas, en toute connaissance de la maladie. Et ce, sans étiquetage particulier qui mettrait la maladie en relief. L'abattoir en question est une filiale du grossiste en viande ABP.
De nombreuses enseignes ont refusé de vendre cette viande dans leurs établissements, comme Mc Donald's ou Burger King. Alors, une fois arrivée en France, elle sera écoulée de différentes manières, proposée à vos enfants dans les cantines scolaires ou à vos proches malades dans les restaurants hospitaliers, rapporte le Figaro. Une partie serait possiblement transformée en alimentation pour animaux.
Contamination : quel risque pour les responsables et le consommateur ?
Après une annonce pareille, il est légitime de se demander quels sont les risques encourus par les responsables. Eh bien sachez qu'ils ne risquent rien car la vente de cette viande est légale, le risque de contamination étant jugé très faible. Selon un porte-parole britannique : "l'Agence des normes alimentaires a confirmé qu'il n'y avait pas de cas connus où la tuberculose a été transmise par la consommation de viande, et le risque d'infection contractée en mangeant de la viande, même crue ou insuffisamment cuite, reste extrêmement faible", rapporte le Huffington Post.
Cependant, si le risque de contamination de la tuberculose bovine à l'Homme est "extrêmement faible", il n'est pas inexistant pour autant : on estime que 50 cas en France en 2012 sont d'origine bovine. Depuis 10 ans, le nombre de foyers bovins touchés par cette maladie ne fait qu'augmenter de façon régulière d'après l'ANSES. Pourtant, lorsqu'elle est détectée, la bête contaminée n'est pas censée être ensuite consommée, informe le ministère de l'Agriculture. Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, réagit dans le Sunday Times, estimant cette situation "surréaliste".
Reste à savoir désormais comment le Ministère de l'Agriculture en France va réagir face à ce nouveau scandale alimentaire.
Sources : Sunday Times ; Le Figaro