Lundi dernier, SOS Racisme, le Conseil représentatif des associations noires de France et d’autres associations ont enjoint le Chef de l’État à se prononcer en faveur de l’ouverture d’un musée de l’esclavage en France métropolitaine. Cette demande coïncidait avec la Journée commémorative de l’esclavage célébrée le 10 mai.
Si la France compte au total près de 12 000 musées, aucun ne traite de l’esclavage, pourtant reconnu comme crime contre l’humanité par la Loi Taubira. Pour comparaison, les États-Unis comptent plus de 150 musées dédiés à l’esclavage et aux combats menés par les Afro-Américains.
Un sujet tabou
L’esclavage demeure un sujet tabou en France, à tel point que beaucoup de personnes croient que la traite négrière a été abolie en 1848. Pourtant, le travail forcé a continué dans certains pays africains jusqu’en 1960 malgré l’adoption de la loi Houphouët-Boigny en 1946. Les indigènes étaient forcés de travailler jusqu’à épuisement pour des compagnies de travaux publics. Ces faits ont même donné naissance à l’expression : “travailler comme un nègre”. Le fait est que l’esclavage a permis à plusieurs banques centrales européennes, comme la Banque de France, d’émerger.
Une réparation républicaine
Le 10 mai 2015, François Hollande avait inauguré en Guadeloupe le Mémorial ACTe, un lieu consacré à l’esclavage. Cette année, plusieurs associations ont réclamé la création d’un musée de l’esclavage à Paris pour réparer ce crime contre l’humanité et mieux informer le public. L’hôtel Gaillard, sur la place du Général Catroux, dans le XVIIe arrondissement, serait idéal pour l’accueillir. D’après le Cran, ce bâtiment aurait été construit grâce à la traite négrière.
D’autres actions en vue
Le CRAN projette de déposer plainte contre l’État pour le pousser à abolir une loi permettant aux colons de demander des indemnisations. Une deuxième plainte devrait être déposée contre la ville de Bordeaux, ancienne plaque tournante de la traite négrière, pour crime contre l’humanité et recel de crime contre l'humanité.